Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Graveur et peintre, il a voulu transmettre son savoir

06 oct. 2011, 15:13

Walter Wehinger, graveur et peintre neuchâtelois, aurait eu cent ans le 9 janvier 2011. Sa fille unique, Arlette Zurfluh, a saisi cette occasion pour mettre en place une exposition retraçant l'œuvre de son père. Le lieu où les nombreux tableaux seront accrochés n'a pas été choisi au hasard. «Lorsque j'étais plus jeune, nous allions boire le thé et nous baigner au Moulin de Bevaix», explique Arlette Zurfluh. «Quand j'ai remarqué que cet endroit était devenu une galerie d'art, j'ai immédiatement contacté sa propriétaire, Jo Kowalcuk, pour y organiser une exposition consacrée à l'œuvre de mon défunt père.»

Lithographe à Neuchâtel

Ainsi, les deux passionnées d'art ont monté ensemble la rétrospective qui a pris ses quartiers à Bevaix. «Il était important de rendre hommage à un peintre si connu dans la région, de ne pas oublier son œuvre malgré sa mort», raconte Jo Kowalcuk. «Son talent m'a touché, de même que la démarche de sa fille.»

Aquarelle, peinture à l'huile, dessin ou gravure, la passion pour l'art de Walter Wehinger s'exprimait de bien des manières. «Je ne l'ai jamais vu sans un crayon à la main», se rappelle Arlette Zurfluh. «Il lisait énormément mais n'a jamais pris le moindre cours, il a dû se débrouiller seul très jeune.»

Walter Wehinger est né à Winterthour en 1911, d'une mère suisse et d'un père autrichien. Après avoir effectué ses études à Genève, il travaille à Vevey, dans une imprimerie où son père exerçait, puis se rend à Neuchâtel. «Il est engagé en tant que lithographe chez Attinger et a alors un vrai coup de cœur pour Neuchâtel», raconte sa fille. «Il est naturalisé en 1942 et ne quittera plus jamais sa ville d'adoption.»

Walter Wehinger y rencontre sa future femme, Hanny, une jeune Bernoise. Tous les deux sont très impliqués dans la vie de leur cité: «Tandis que ma mère cousait les costumes de la Fête des vendanges, mon père en dessinait les bannières et les affiches», raconte Arlette Zurfluh. Mais Walter Wehinger souffre de diabète. Il doit stopper son activité de lithographe de peur de se blesser avec l'acide, sans pour autant renoncer à sa passion pour l'art sous toutes ses formes. Cette maladie l'emportera alors qu'il avait 77 ans.

«J'ai été frappée par l'humour et l'ironie qui sont présents dans ses œuvres», souligne Jo Kowalcuk. «Ses personnages, empreints d'un certain sarcasme, me font penser à ceux de Modigliani et de Toulouse-Lautrec.» L'œuvre de Walter Wehinger la plus importante reste «L'estampe», un imposant ouvrage retraçant toutes les techniques de la gravure. «Un véritable dictionnaire du métier de graveur», commente Jo Kowalcuk. «Il a gravé tous les outils nécessaires à l'artisan, la manière dont on les utilise. Le but de «L'estampe» est de transmettre son savoir à la jeunesse.» «De plus, l'ouvrage est illustré de gravures originales», ajoute Arlette Zurfluh. «De l'eau-forte à la pointe sèche en passant par la lithographie, tout est expliqué. Un tel ouvrage faisait cruellement défaut aux graveurs en herbe.»

Moulin de Bevaix: Galerie ArtAmazone, du 6 octobre au 3 novembre. Vernissage samedi 8 octobre de 15h à 18h30.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias