«Ce qui m'intéresse, c'est d'allier la promenade dans la nature à la découverte de produits du terroir et de lieux où on n'irait pas forcément seul, raconte une participante. L'ambiance est très chaleureuse.»
Après avoir défilé sous les tilleuls bicentenaires de l'allée de Châtillon, domaine qui date de 1735, la colonne débarque à la Rouvraie. Un oeil-de-perdrix y accompagne une soupe à base de truite, palée et brochet du lac de Neuchâtel. Dans la montée, le fumet du poisson cède la place à l'odeur chaude des chevaux des Ouches. Le plat principal est servi en pleine campagne: rôti à la broche, pommes de terre, salade à base de cinq espèces de carottes. Avec un verre de pinot noir. «C'est un plaisir de partager cette journée entre copains», témoignent les membres de l'Union chorale de Dombresson.
Dans la descente, superbe panorama sur le lac et la Béroche. Et arrêt chez Rétropomme et ses anciennes variétés de fruits. A la ferme du château, de Gorgier, les gourmets dégustent des fromages régionaux, les enfants s'émerveillent de voir des porcelets tètent les truies. Puis c'est l'entrée dans les jardins du château lui-même, vieux de quatre siècles, d'habitude fermé au public. Le café s'y marie avec une tartelette façon médiévale, pommes-raisin-cannelle. L'accueil est notamment assuré par deux guides-interprètes du patrimoine vêtues en baronnes. «C'est sympa qu'ils aient ouvert, c'est une sacrée propriété, s'exclament un hôte. C'est génial de voir de si belles choses près de chez soi.» Tant les maîtres des lieux que le président de l'organisation, Yves Pelletier, affirment que les gens ont été respectueux des propriétés privées traversées.
Dernière curiosité: le lavoir de Gorgier, cité dans les annales dès 1668. «Je me souviens de ma grand-mère qui partait avec son linge à vélo et qui frottait pendant des heures», s'émeut un marcheur. D'autres hommes, eux, plaisantent sur la culotte blanche de la guide-lavandière en costume d'antan... / AXB