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La barrière de rösti franchie en deux coups de cuiller à pot

Une cinquantaine d'élèves du collège de Billeter à Marin-Epagnier ont réalisé un livre de spécialités culinaires helvétiques en allemand. L'ouvrage sera vendu vendredi après-midi dans deux grandes surfaces. «C'est quand même une fierté d'avoir créé un livre de cuisine», lance Jérémy. Les classes de 9MO42 et 9MA42 du collège de Billeter, à Marin, ont rédigé «Tell auf der Röstibrücke», un recueil de spécialités culinaires des cantons suisses. Comme son nom l'indique, ce livre sert aussi un peu à rapprocher, à la manière d'un pont, l'est de l'ouest de la Suisse.

22 juin 2008, 12:00

Par groupes de deux, les élèves ont choisi un canton, une recette et un symbole (monument, paysage ou autre) à présenter sur deux pages, entièrement en allemand. Au menu: soupe des mariages (Grisons), pain valaisan, Lebkuchen (Lucerne) et bien d'autres plats, puisque chaque canton est représenté. Comme illustration, Guillaume Tell, le Cervin ou encore le pont de Lucerne n'y ont pas échappé. Mais les élèves ne se sont pas contentés de livrer des recettes; ils les ont d'abord testées. Le plus surprenant des plats? «Les röstis au café, c'était assez original», affirme Clyde. Et bon. De prime abord, le mariage - une spécialité uranaise - ne semblait pas très prometteur. Mais cette expérience n'aurait pas été possible sans une période d'adaptation. Les élèves de moderne et de maturité suivent en allemand tous leurs cours d'économie familiale, évaluation artistique et instruction civique. Ces branches sont enseignées par Florence Aellen, Nadia Pirelli, Catherine Nussbaum et Marlyse Terrier, qui ont participé à la réalisation du livre et ont eu la lourde tâche de corriger les traductions des élèves. Les jeunes eux-mêmes reconnaissent les progrès faits depuis le début de cette année scolaire. «C'est grâce à cette immersion qu'on a réalisé ce livre de recettes», reconnaît Aline. Quelques-uns ne se rendent même plus compte que certains cours sont donnés entièrement en allemand, tant ils s'y sont habitués.

Pour Catherine Nussbaum, le concept d'immersion prôné depuis cinq ans par la direction du collège «n'est pas que pour apprendre l'allemand aux élèves. Ici, en Suisse romande, on ne se rend pas compte de l'aversion qu'il y a pour la langue de Goethe. Elle est souvent présentée comme difficile à apprendre, avec une prononciation horrible. C'est faux!» L'idée, selon elle, est donc de combattre les préjugés. Dans les classes, lorsqu'on les interroge sur l'histoire de l'Allemagne, beaucoup se focalisent sur le nazisme. Elle cite le cas d'un élève qui, lors d'un examen écrit, a répondu que le premier empereur d'Allemagne était? Hitler. Ce serait l'un des éléments qui marque l'imaginaire collectif et rend difficile l'apprentissage de cette langue.

Quant au livre, il s'agissait de réaliser du concret. Quelque chose qui reste de cette dernière année «bilingue» et que les élèves puissent tenir dans leurs mains.

Grâce au soutien financier de la fondation de l'Ecole secondaire régionale de Neuchâtel et à l'Imprimerie nationale à Genève, 200 livres ont pu être imprimés. Chaque élève recevra gratuitement un exemplaire. Les 150 autres livres seront vendus. / VCH

Les deux classes distribueront les livres, pour 18 francs l?unité, vendredi à Marin, à l?entrée du Manor et devant les caisses de la Migros, de 13h30 à 17 heures
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