Son album sorti en 2007 s'appelle «Hugh!» Tout simplement. Pourtant il ne fait pas référence, comme on pourrait le croire, à son prénom. Si Hugues Aufray l'a choisi, c'est parce qu'il est un symbole d'amitié. C'est un bonjour à la fois pacifique et fraternel. Comme lui.
Lorsqu'on parle de vous, on pense à la nature, aux chevaux. Pour cet album, avez-vous eu une source d'inspiration particulière?
Non. On ne peut pas changer. Tout ce que j'ai appris, je l'ai observé dans la nature qui est pour moi le livre de l'enseignement le plus évident. Beaucoup de gens pensent que s'inspirer de la nature n'est pas d'une grande sécurité pour l'humanité. Je pense le contraire, je suis «rousseauiste». Encore que je ne suis pas toujours d'accord avec la pensée de Rousseau, notamment lorsqu'il dit que l'homme naît bon et que c'est la société qui le rend mauvais. Moi je pense le contraire.
Ce qui m'inspire? Tout et rien. Mais rien de spécial. Je n'ai pas eu dans ma vie des circonstances qui m'ont amené à changer ma façon de voir le monde. Je persiste et signe.
Vous vous définissez comme un homme de convictions. Un homme engagé également?
Cela ne veut rien dire, être engagé. C'est dans les actes qu'on s'engage, mais plus on est discret, mieux c'est. Les retombées publicitaires d'un engagement rendent suspect votre engagement lui-même.
Toutes mes chansons ont un message social, c'est évident. Par exemple, en 1966, j'ai été le seul chanteur français à donner un concert avec Martin Luther King en faveur de la lutte contre le racisme.
Et vos convictions?
Je chante pour apporter du bonheur aux gens et leur apporter quelques idées. Quand j'interprète «Le petit âne gris», je chante l'histoire des hommes qui travaillent et qui ne sont pas dans la lumière. Il y a un vrai message de fraternité et de solidarité. Je suis contre les scandales, les chansons violentes. Je n'ai jamais fait de chansons pour enfants mais ils peuvent tous chanter mes chansons, c'est ce qui se passe d'ailleurs dans les écoles, dans les fêtes. Mon objectif est de participer à la construction d'un monde meilleur.
Cette tournée à quatre guitares a une signification?
C'est, en quelque sorte, une tournée pour répondre à une demande de petites salles n'ayant pas les moyens d'accueillir une grosse infrastructure sonore. On joue autour d'un petit feu symbolique que j'ai allumé pour accomplir le vu de Coluche qui disait: «On allume un feu de camp et on voit apparaître Hugues Aufray.» Je m'inspire de Coluche parce qu'il s'efforçait aussi d'être un homme de vérité.
80 ans l'an prochain. Quels projets?
On ne sait pas encore ce que l'on va faire pour cet anniversaire. On verra comment les médias vont prendre ça. Mais j'ai un très beau disque qui sortira au mois de mars 2009. /MLP