Directrice d'une crèche de la Ville de Neuchâtel durant plusieurs années, Arlette* a vu son mandat prendre fin en 2007 à la suite d'un contrôle approfondi des comptes de l'institution sur la période 2001-2006. Ce contrôle a trouvé mardi son épilogue pénal (sauf recours en cassation) au Tribunal de police de Neuchâtel, qui a reconnu Arlette coupable d'abus de confiance et l'a condamnée à 45 jours-amende à 30 francs la journée avec sursis pendant deux ans.
Comme l'a laissé entendre la présidente Corinne Jeanprêtre, l'abus de confiance n'est pas seulement, ici, une notion juridique. «La prévenue jouissait de la confiance de son employeur, confiance qui allait de pair avec le poste à responsabilité qu'elle occupait. On ne contrôlait donc pas sa comptabilité tous les jours.»
Mais quand les contrôleurs s'y sont mis, ils n'ont pas manqué de s'étonner de la mention, sur les tickets de caisse gardés par la directrice, d'articles sans rapport avec la gestion d'une crèche: teinture pour cheveux, after-shave, ustensiles de maquillage, etc. Sans compter des produits alimentaires qui ne figuraient jamais dans les repas servis aux enfants.
Arlette faisait donc payer une partie de ses achats privés par la Ville. Et elle avait aussi fait transférer à la Ville son bail - donc le paiement du loyer - pour une place de parc privée. Alléguant des raisons de santé, l'ex-directrice ne s'était pas présentée à son procès. Comme souvent en pareil cas, la peine prononcée correspond à la réquisition du Ministère public. /jmp
*Prénom d'emprunt