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En quelques mois, la végétation a reconquis le terrain à Tête-Plumée

Le 14 avril dernier, un terrain de près d'un hectare à Tête-Plumée, dans la côte de Chaumont, était la proie des flammes. Quatre mois plus tard, les traces de l'incendie ont pratiquement disparu. Seul problème: des plantes indésirables prospèrent. Mi-avril: le feu ravage 9000 m2 de nature à Tête-Plumée, au-dessus de la forêt des Cadolles, à Neuchâtel. Mi-août: à part quelques rares troncs brûlés ou noircis, rien ne rappelle le paysage de cendres d'il y a quatre mois.

25 août 2007, 12:00

Les roseaux qui occupent le fond d'une ancienne carrière, utilisée durant plusieurs décennies comme décharge des dépotoirs routiers, n'ont jamais été aussi hauts et aussi verts.

Le lieu, situé à l'intérieur de la réserve forestière totale de Tête-Plumée - qui couvre 20 hectares -, est idyllique.

Pourtant, même si cela ne saute pas aux yeux, le feu a laissé son empreinte. Tout ce qui est vert n'est pas désirable.

Profitant du terrain mis à nu, des plantes dites «invasives» prospèrent.

La plus crainte - l'ambroisie fortement allergène -, n'est heureusement pas de la partie. En revanche, les buddléia - arbre à papillons - se portent à merveille. «Cette espèce était déjà présente avant l'incendie», précise Jean-Marie Boillat, chef des Parcs et promenades de la Ville de Neuchâtel.

Il a suffi, peut-être, du déversement de déchets de jardin, il y a des années, pour que s'implante cette espèce indésirable, ici, en pleine forêt. L'arbre à papillons n'est heureusement pas un danger pour la santé humaine. Mais il a tendance à tout envahir et à empêcher la flore pionnière indigène de s'implanter. Sans compter que cet arbuste est un leurre: s'il attire les papillons, il ne les nourrit pas.

A Tête-Plumée, toutefois, les buddléia ne donnent pas trop de cheveux blancs aux observateurs. Leur progression semble limitée par la concurrence de plantes indigènes.

En revanche, il a fallu intervenir pour limiter la progression d'un autre envahisseur, la solidage. Cette plante vivace - également non allergène - a beaucoup apprécié le terrain nettoyé par le feu.

Dans une réserve forestière totale, en principe, l'homme ne doit pas intervenir. Il faut laisser la nature reprendre ses droits. En l'occurrence, décision a tout de même été prise de combattre le fléau de la solidage. Avec une excuse: cette plante non indigène et invasive n'a rien de naturel.

Trois employés du Service des Parcs et promenades ont passé ce printemps trois heures à traquer la solidage. «Nous avons récolté, avant que la plante ne graine, 22 sacs de 110 litres, pesant au total 180 kilos», précise Jean-Marie Boillat. Ces déchets ont pris le chemin de l'usine d'incinération, seule destination pour les plantes invasives, qu'il ne faut surtout pas composter.

Stéphane JeanRichard, ingénieur forestier du 1er arrondissement, se dit heureux de la collaboration du service compétent de la Ville.

S'il est bien sous la juridiction des forestiers, le lieu est tout à fait particulier. Les arbres n'occupent qu'une portion congrue du terrain.

Les Parcs et promenades vont donc surveiller et accompagner le repeuplement du terrain. Ils se préparent à devoir répéter l'«opération solidage» chaque printemps, durant sans doute quelques années. A ce prix, la flore indigène aura sa chance. / LBY

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