Ce n’est pas la ruée, mais le mouvement est lancé. A Neuchâtel, le programme de subventions pour l’installation de compteurs individuels de chauffage a déjà fait l’objet de 28 demandes de la part de propriétaires immobiliers.

Dans la ville, c’est donc un total de 323 logements qui vont être équipés. Et dont les 600 à 700 habitants payeront bientôt pour ce qu’ils consomment, et non pas en fonction d’une répartition théorique en m3. «On ne s’attendait pas à une réponse aussi rapide», se réjouit Antoine Benacloche, l’ingénieur communal. Un chiffre «encourageant», confirme Mauro Moruzzi, le conseiller communal chargé de l’énergie notamment. «Ce d’autant plus que c’est un levier d’économies moins connu que les installations solaires ou la rénovation des bâtiments.»

Lancé en septembre 2022 par le biais d’une conférence de presse et d’une information aux professionnels de l’immobilier, le programme a véritablement démarré en novembre et décembre. La demande repart de plus belle depuis la fin des vacances, remarque Antoine Benacloche.

Des propriétaires de toutes sortes

Pour l’instant, une seule subvention a effectivement été versée mi-décembre, sur la base de la facture qu’a reçue le propriétaire et qu’il a fait parvenir aux services communaux. Mais les 27 autres demandes ont été acceptées.

Le programme de la Ville prévoit une aide financière à hauteur de 50% du montant investi par les propriétaires, avec un plafond fixé à 20 000 francs.

De plus en plus de propriétaires se rendent compte que c’est dans leur intérêt de mettre en place ce genre de mesures, d’un point de vue environnemental bien sûr, mais aussi pour rester attractifs financièrement vis-à-vis des locataires.

Mauro Moruzzi, conseiller communal de Neuchâtel.

Pour l’ingénieur communal, il est par ailleurs réjouissant de constater que les profils des demandeurs de subventions sont très variés. Parmi les 28 propriétaires, les montants en jeu vont de 1000 à 13 000 francs. L’un d’entre eux en aura même pour 66 000 francs. Au total, les factures s’élèvent à 172 000 francs. La subvention totale, encore à confirmer, devrait, elle, atteindre quelque 80 000 francs.

Pas de quoi faire vaciller le fonds communal pour l’énergie. «Il est bien doté», rassure Antoine Benacloche. Qui ajoute qu’il est, en plus, alimenté de 900 000 à 1 million de francs par an. «C’est un outil très utile et, en plus, assez flexible. Il peut être réadapté en fonction des besoins et des demandes. Ce programme de subventions en est un exemple», ajoute Mauro Moruzzi. «Avec le développement nettement plus rapide du solaire depuis deux ans, il est aujourd’hui beaucoup plus mis à contribution qu’à ses débuts.»

Porte-monnaie = sobriété

Satisfaits de ce départ, tous deux pensent que l’élan peut se poursuivre. «Les locataires ayant reçu l’adaptation de leur décompte de charges nous contactent aussi pour savoir comment procéder. Ils peuvent se tourner vers leurs propriétaires et les encourager à faire la démarche», témoigne Antoine Benacloche.

«Plus les gens s’y mettent, plus il y aura un effet d’entraînement. De plus en plus de propriétaires se rendent compte que c’est aussi dans leur intérêt de mettre en place ce genre de mesures, d’un point de vue environnemental bien sûr, mais aussi pour rester attractifs financièrement vis-à-vis des locataires», complète le conseiller communal.

Pour les locataires, avoir un contrôle sur sa propre facture incite à la sobriété. «Des études ont montré que cela peut provoquer une baisse de la consommation de 15 à 30%», avait indiqué cet automne l’expert en énergie du CSEM, Andreas Hutter.

Pour savoir si la réalité neuchâteloise correspondra auxdites études, rendez-vous l’an prochain. Tous les bénéficiaires doivent communiquer la consommation de leur immeuble avant l’installation des compteurs et une année après celle-ci.

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