Incident rarissime, mais franchement désagréable, mercredi matin aux alentours de 8h30, au Centre professionnel du Littoral neuchâtelois (CPLN), à Neuchâtel: un élève de troisième année de l'Ecole technique (ET) a, apparemment sans raison, reçu un jet de spray au poivre de la part d'un inconnu.
«Nous venions vers le CPLN à partir du parking souterrain du centre commercial de la Maladière», raconte un des deux élèves qui accompagnaient le jeune homme visé par l'inconnu. «Sur le trottoir, nous avons vu un type d'à peu près notre âge qui nous regardait. Nous l'avons croisé, puis nous avons traversé la rue pour nous diriger vers l'école. Quand nous sommes entrés dans le bâtiment, il était là et il a demandé à l'un d'entre nous de s'excuser en lui prenant le cou. Mon camarade a dit qu'il ne voyait pas pourquoi il devrait s'excuser et il a voulu abaisser la main qui lui tenait le cou. C'est alors que, de l'autre main, l'inconnu lui a administré une giclée de spray au poivre dans la figure.»
Après quelques coups de pied à sa victime et à l'un de ses deux camarades, l'inconnu s'est enfui dare-dare. L'élève sprayé a été conduit à un lavabo où il a pu rincer ses yeux. Informés de l'incident, des enseignants des trois élèves ont tenté de retrouver l'agresseur et ont prévenu leur direction, qui a alors appelé la police.
«Elle est venue très vite, peut-être parce qu'avec l'Euro, il y a beaucoup de policiers dehors», remarque un des camarades de la victime. Mais, hier encore, l'inconnu restait un inconnu et n'avait donc pas été interpellé. Personne ne pouvait même dire s'il s'agissait d'un élève du CPLN.
«Cette agression reste à nos yeux inexpliquée et incompréhensible», commente l'un des camarades de l'élève sprayé. «Depuis trois ans que je fréquente le CPLN, je n'ai jamais entendu parler d'un incident pareil. Des élèves ont parfois des altercations hors de l'école, lors de fêtes ou de sorties. mais au CPLN, il n'y a généralement pas de problèmes de ce genre.»
Secrétaire général du centre professionnel depuis la fin de l'an dernier, Jérôme Amez-Droz a demandé à quelques collaborateurs plus anciens que lui dans la maison s'ils se souvenaient d'épisodes de ce genre survenus dans les murs de l'école. Conclusion de sa petite enquête: «C'est extrêmement rare.»
Du fait de cette rareté, il ne lui paraît pas nécessaire, sur la base de cet incident, «de mettre un Securitas à chaque entrée». Il rappelle aussi que le personnel connaît en principe, la marche à suivre en cas de situation de crise. «Et ça a, dans ce cas, plutôt bien fonctionné.» Pour sa part, l'élève agressé indiquait hier qu'il ne gardait aucune séquelle physique de son aventure. Mais qu'il n'en comprenait toujours pas la raison. / jmp