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Douze ans de prison pour le père coupable d'avoir voulu tuer sa fille

La Cour d'assises de Neuchâtel a infligé aujourd'hui une peine de 12 ans de réclusion à un père reconnu coupable d'avoir voulu tuer sa fille. Le prévenu a été condamné pour tentative d'assassinat après avoir jeté dans le vide du haut d'un balcon son enfant de 6 ans.

11 nov. 2010, 17:30

Le fait pour la victime de s'en être sortie vivante relève d'un miracle indépendant de la volonté de l'accusé, a relevé le président de la Cour, lors de la lecture du verdict. Selon lui, le père a poursuivi jusqu'au bout son intention de tuer sa fille, basculée dans le vide du haut du 3e étage de son immeuble.

La Cour d'assises a suivi sur ce point le réquisitoire du  Ministère public, qui avait demandé mercredi la condamnation de  l'accusé à une peine de 13 ans de réclusion pour tentative  d'assassinat. Le tribunal n'a pas donné suite en revanche à la requête du Procureur favorable à un internement du prévenu au terme de sa détention.

Risque relativisé
Le président de la Cour a relativisé les déclarations du Ministère public sur le risque de récidive. Selon lui, l'accusé n'avait pas d'antécédents judiciaires. Il a exercé les violences incriminées dans un contexte précis peu susceptible de se reproduire.

Selon le verdict, le mince espoir que le père pourra un jour renouer des liens avec sa fille doit être pris en considération. Le risque de nouvelles violences de sa part sera plus élevé en cas de fermeture totale de ce moyen de réinsertion, malgré les difficultés qu'il recèle, a estimé la Cour.

Dispute
Le jugement rendu aujourd'hui se rapportait à des faits survenus le 15 juin 2009 à Neuchâtel. Lors d'une dispute conjugale, l'accusé avait blessé grièvement son épouse en la frappant à l'aide d'un bâton ferré. Le prévenu s'en était pris ensuite à sa fille, alors que sa femme était parvenue à se réfugier chez un voisin.

«Tu vas mourir ma belle», avait-il déclaré à l'enfant, avant de la basculer dans le vide. La fillette avait miraculeusement survécu à l'épreuve, freinée dans sa chute par un store déployé au premier étage, ainsi que par une haie d'arbustes au sol. Elle s'en était tirée avec une fracture du fémur et une cote cassée.

Version scabreuse
Lors de l'audience de jugement mercredi, l'accusé avait soutenu devant la Cour que sa fille s'était jetée elle-même volontairement dans le vide, paniquée par la violente dispute survenue entre ses parents. Les laborieuses explications fournies par le prévenu à ce sujet n'ont cependant pas convaincu la Cour d'assises.

Celle-ci a préféré s'en remettre au témoignage de la fillette, absente lors du procès, mais qui s'est montrée constante et précise dans ses déclarations sur les circonstances du drame. Citées mercredi à la barre comme témoins, deux psychothérapeutes se sont dites convaincues de l'authenticité des faits relatés par l'enfant.

Mobile
Le mobile du crime tient à l'ego surdimensionné d'un homme échaudé par la ferme intention de son épouse de divorcer, a encore estimé la Cour. Pour les violences infligées à la mère, elle a retenu une tentative de meurtre par dol éventuel, dès lors que l'accusé ne pouvait exclure une issue fatale pour les coups portés.

La Cour a condamné aussi le prévenu au versement en faveur de sa fille d'une indemnité de 60'000 francs pour tort moral. Le montant du dédommagement a été fixé à 20'000 francs pour la mère.

Mal assortis
D'origine marocaine, l'accusé avait épousé en 2001 sa compagne rencontrée deux ans plus tôt dans son pays d'origine. Le couple s'était établi en Suisse en 2002 à la naissance de la fille. Les débats d'audience ont montré que la relation entre les époux était conflictuelle et battait de l'aile en permanence. /ats
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