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Deux sculpteurs en opposition à la galerie Numaga

Jean Mauboulès et Olivier Estoppey dévoilent leurs approches sculpturales divergentes jusqu’au 21 septembre, à la galerie Numaga de Colombier.

12 août 2019, 17:34
Les masses bétonnées d'une forme sur le point de naître, d'Olivier Estoppey.

La galerie les présente comme «antithétiques» et un simple coup d’œil vers l’une et l’autre salle suffit à le confirmer. Entre le dessin poétique et décalé, ciselé dans le métal et le verre de Jean Mauboulès (*1943) et les masses bétonnées d’une forme sur le point de naître d’Olivier Estoppey (*1951), il y a en effet un gouffre formel, comme une autre façon d’aimer la matière et la travailler. 

S’il y a alors bien une confrontation entre le Français Mauboulès, établi de longue date à Soleure et le Vaudois aux ateliers valaisans, elle s’arrête là où commence la scénographie voulue par les directeurs de Numaga. Rétrospective sous forme de trame narrative pour Estoppey; aux couleurs des œuvres de ces dernières années pour Mauboulès. Peut-être un choix judicieux quand on doit soulever, par tonnes, un béton ferreux et bourré de barres à mine!

Pièces en équilibre

Ainsi, pour illustrer une frise historique dédiée à la pratique d’Estoppey, seules deux grandes pièces ornent l’espace. Cependant, les photos qui décrivent son activité permettent de découvrir à la fois quelques œuvres fortes, à l’image des «Loups», de «Dies Irae» ou «La course aux sacs» (véritable installation géante), mais aussi sa façon de travailler, en famille, entouré.

Enfin, quelques croquis et dessins complètent judicieusement son approche des formes, en l’occurrence des corps enlacés au milieu de la salle.
A l’inverse, ce sont de toutes petites sculptures, taillées par laser dans un métal noirci ou du verre ensuite collé pour révéler un bleuté opaque, qui s’épanouissent par dizaines sur les parois de l’espace attenant, ou posées sur de petits socles en recherche d’équilibre.

Pour Mauboulès, qui se joue de la gravité comme des formes concrètes pour parler perception sensible, poésie ou trait d’humour, il s’agit surtout d’un dialogue de matières qui s’animent, intriguant l’esprit du public.

Mauboulès et Estoppey sont passés de nombreuses fois par la galerie, et partout en Europe. Voici une nouvelle occasion de découvrir deux artistes qui exemplifient à la fois une différence d’approche plastique mais aussi un pan de la pratique contemporaine de la sculpture.

Camille Jean Pellaux

Infos pratiques

Galerie Numaga, à Colombier (rue de l’Etang 4), jusqu’au 21 septembre. Ouvert du mardi au dimanche de 14h à 18h.

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