Les libéraux ont fait de l'acceptation de cette contribution une condition sine qua non de leur acceptation du budget. Certes, a admis Jonas de Pury «cette mesure ne constitue qu'un pis-aller dont la reconduction annuelle est difficilement acceptable». Mais on ne peut y renoncer «aussi longtemps qu'une réforme sérieuse du statut de notre personnel n'est pas mis en oeuvre». Proposition du groupe libéral: «Un mécanisme de progression salariale corrélé à la progression du revenu de l'ensemble de la population de la commune».
De manière générale, les libéraux considèrent d'ailleurs que la gestion de la Ville a besoin de réformes structurelles. Le budget 2007 n'arrive en effet à 3,23 millions d'excédent de recettes (pour 324,64 millions de dépenses) «que grâce à la prise en compte de recettes extraordinaires».
Une analyse partagée par les autres groupes. «On voit peu de réformes de fonctionnement, a ainsi constaté la radicale Fabienne Spichiger. Où sont les économies? Il ne suffit plus de couper par-ci par-là.» Les radicaux ont annoncé accepter le budget et réserver leur position sur les propositions d'amendement.
Même les socialistes, fort gouvernementaux d'ordinaire, ont, par Philippe Loup, asséné qu'il était «temps de se poser des questions fondamentales». Certes, la majorité du groupe a appuyé - à contrecoeur - la retenue de 1% sur les salaires. Mais pour assurer aussitôt que «le temps des mesures urgentes» était «passé». Et pour demander qu'en matière de réformes structurelles, l'exécutif commence par revoir en profondeur la distribution des dicastères entre ses membres.
Décidément en veine d'austérité, le plus important groupe du législatif a enfin proposé de raboter de cinq millions les investissements pour 2007, de manière qu'ils soient entièrement autofinancés.
Les groupes PopVertsSol et UDC ont poussé leur critique de la contribution salariale jusqu'au refus. Un refus complet pour le premier, parce que pour son président Blaise Horisberger, c'est l'ensemble de la politique de rémunération qu'il faut revoir, «sans toutefois pénaliser les bas revenus».
Refus partiel, en revanche, pour l'UDC: aux yeux de Steven Bill, il faut enlever 1% aux membres de l'exécutif, «qui dort paisiblement alors que le navire coule», mais pas au personnel. Il faut aussi que Neuchâtel rabatte de son ego et cesse de «vouloir tout faire comme une grande ville» qu'elle n'est pas. A l'heure où nous écrivions ces lignes, le débat sur le budget se poursuivait par l'examen de détail. / JMP