Robin Tissières se souviendra longtemps des Jeux olympiques de la jeunesse à Lausanne. Le mardi 21 janvier 2020, le spécialiste de skicross avait vécu une journée de rêve en décrochant une incroyable médaille d’or au Team Event de cross qui mettait aux prises les meilleurs snowboarders et skieurs.

Quelques jours plus tôt, le Neuchâtelois de Cortaillod avait déjà réussi une jolie performance en terminant septième de l’épreuve de skicross en individuel. Les prémices d’une belle carrière.

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«Une expérience incroyable», se remémore, avec plaisir, Robin Tissières. «C’était une chance d’y participer. L’organisation d’un tel évènement en Suisse, c’est la meilleure chose qui pouvait m’arriver. Beaucoup de gens sont venus me soutenir au bord des pistes.»

L’organisation d’un tel évènement en Suisse, c’est la meilleure chose qui pouvait m’arriver.

Robin Tissières, spécialiste de skicross.

Au-delà de la breloque glanée et des souvenirs emmagasinés, le jeune Neuchâtelois, aujourd’hui âgé de 18 ans, a également gagné en visibilité en matière de sponsoring. Une belle rampe de lancement, d’autant plus que la discipline est toujours plus concurrentielle en Suisse. Le pays compte en effet des skieurs tels que Fanny Smith, Talina Gantenbein, Ryan Regez ou encore Alex Fiva et ceux-ci enchaînent les prouesses (lire encadré). «Habituellement, j’affrontais des concurrents européens. Là, ma septième place m’a permis de voir ce que je valais au niveau mondial», explique celui qui a débuté cette année un Bachelor en sport et management, à Neuchâtel.

Robin Tissières (à droite) pose avec ses coéquipiers du Team Event. Photo: Keystone

Après un hiver couronné de succès, le skieur neuchâtelois espérait pouvoir poursuivre sa progression au plus haut niveau. C’était sans compter sur l’arrivée de la pandémie du coronavirus. Celle-ci a contrecarré les plans de Robin Tissières et l’a empêché de mettre à profit les sacrifices estivaux.

«C’est très frustrant», relève l’espoir du skicross. «Cet été, nous avons pu nous entraîner sans problème sur les glaciers. Cela a été intense et j’ai vu une différence sur les skis en début de saison. Finalement, tout est tombé à l’eau. Pour l’heure, aucune course n’est maintenue et nous ne connaissons aucune date. Nous sommes tous un peu dans le flou.»

Atteindre la coupe d’Europe

Cette saison, le skieur neuchâtelois s’était fixé des objectifs élevés. Alors qu’il dispute actuellement les compétitions en FIS, il cherche à obtenir sa place au niveau supérieur, soit en coupe d’Europe. «La saison dernière, pas mal d’épreuves ont été annulées et je n’ai pas performé dans les bons moments», concède-t-il.

Robin Tissières lors des Jeux olympiques de la jeunesse, à Lausanne. Photo: Keystone

Depuis le début de l’hiver, Robin Tissières n’a disputé qu’une seule course estampillée FIS, dans la station de Saas-Fee. Cette épreuve n’a même pas pu aller à son terme en raison d’une météo récalcitrante. «Je me suis hissé en phase finale en atteignant l’une des 32 premières places. J’ai ensuite été classé en fonction de mon chrono en qualification. C’est un peu frustrant», lâche le citoyen de Cortaillod, finalement trentième de l’épreuve.

Les qualifications, qui se disputent en individuel, «ne représentent pas le véritable niveau» des participants, estime-t-il. «En course, beaucoup d’éléments – les chutes, notamment – peuvent avoir une influence sur le résultat final.»

Avec un calendrier encore vide pour 2021, Robin Tissières s’entraîne aujourd’hui chez lui à hauteur de dix à douze heures par semaine. «J’ai eu la chance de pouvoir m’équiper à la maison pendant que les fitness étaient fermés lors du premier semi-confinement», détaille-t-il. «J’ai toujours espoir de courir cet hiver. Ce sera compliqué pour les compétitions internationales, mais j’aimerais disputer les championnats juniors en mars. J’y avais terminé troisième l’an dernier et j’espère obtenir l’or cette année.»

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Troisième des qualifications, le Neuchâtelois a réalisé un très bon parcours à San Pellegrino (Italie).