L'homme n'est pas n'importe qui: en plus de ses fonctions d'édile, il a occupé le poste de vice-président du Parti radical-démocratique neuchâtelois (PRDN), ce qui l'a notamment conduit à tenir les affaires courantes du parti quand des examens universitaires avaient empêché Raphaël Comte d'assumer son rôle de président.
«Mais mes idées ne concordaient plus avec celles du Parti radical-démocratique actuel», explique l'édile cressiacois. «J'ai besoin d'inclure dans ma pensée des termes comme solidarité et tolérance, ce qui est de moins en moins le cas au PRD.» Mauro Nanini confesse aussi qu'il est entré au PRDN avec, dans la tête une image du radicalisme formé de ce qu'il est notamment en France et en Italie Où il comprend une composante sociale qui, a-t-il estimé, «a disparu du radicalisme suisse».
Mais pas, à ses yeux, de la section radicale de Cressier, ce qui explique sans doute que Mauro Nanini soit sorti à reculons. «Nous n'avions aucun problème avec lui, et il fait bien son boulot de conseiller communal», relève Michel Froidevaux, président des radicaux cressiacois. «A la suite de l'envoi de sa démission au PRD (réd: qui le fait automatiquement perdre sa qualité de membre de sa section locale), nous avons donc décidé d'un commun accord qu'il resterait simplement sympathisant. Puis il a demandé sa réintégration et nous lui avons dit de bien y réfléchir. Et, en février, il a finalement confirmé son départ du Parti radical, y compris comme sympathisant de notre section.»
S'ils ne sautent évidemment pas de joie à l'idée d'avoir perdu un de leurs représentants au Conseil communal, les radicaux cressiacois ne vont pas pousser Mauro Nanini à quitter l'exécutif. «Chez nous», rappelle Michel Froidevaux, «le Conseil communal est élu par le peuple au système majoritaire, où les électeurs votent pour des personnes avant de le faire pour des partis. C'est donc une affaire entre Mauro Nanini et l'électorat.» /JMP