«Si l'on prend le temps de marcher lentement, d'ouvrir les yeux et les oreilles, on peut repérer des choses extraordinaires à deux pas de chez soi», raconte le photographe Jean-Lou Zimmermann. Ce naturaliste du Val-de-Ruz propose dès samedi, au Jardin botanique de Neuchâtel, un véritable petit safari dans les forêts de la ville.
L'exposition s'intitule «La Forêt des pics». Sur ces 24 images, sept présentent le même nombre d'espèces de ce genre d'oiseaux vivant dans le Bois-de-l'Hôpital, entre Les Cadolles et La Coudre.
La silhouette d'un pic cendré se profile parmi des ombres chinoises de branchettes. Chenilles au bec, une femelle de pic mar nourrit sa couvée alors que le mâle s'envole dans un flou artistique. Avec le pic noir, le vert, l'épeiche, l'épeichette et le torcol, ces oiseaux créent ou habitent des cavités dans les vieux arbres de cette réserve forestière du Bois-de-l'Hôpital. Les troncs et les souches profitent à d'autres organismes vivants: insectes étranges, lichens aux allures de palette de peintre ou champignons plutôt rares, telles ces pholiotes adipeuses agrippées aux cernes concentriques d'un hêtre abattu.
«J'essaie de mêler les aspects documentaires et graphiques de l'image», explique le naturaliste expérimenté, dont les photographies transmettent de véritables ambiances.
Parmi ces uvres tirées sur papier d'art, une chauve-souris pointe ses grandes oreilles et son petit museau hors de son abri. Une grappe de grenouilles s'emmêle autour d'un crapaud femelle dans l'étang de Combaservey. Un écureuil se goberge de baies rouges d'if, fruits gravement toxiques pour l'homme et même le cheval.
Avec ces deux douzaines de clins d'il à l'Année internationale de la forêt, Jean-Lou Zimmermann veut aussi montrer que la Ville, millénaire, est forte de richesses naturelles à préserver. /axb
Exposition au Jardin botanique de Neuchâtel, vernissage samedi à 18h, puis jusqu'au 30 mars