Chèque en bois à Kiev

26 mai 2010, 04:15

Un gros chèque arrive chez une dame en Ukraine. Elle veut en encaisser le montant, mais le titre en question est un faux, ce dont la banque s'aperçoit rapidement. D'où venait le faux chèque? De Neuchâtel. L'enveloppe dans laquelle il a été envoyé mentionne même, comme expéditeur, le nom et l'adresse de Mehmet*. Du coup, ce ressortissant turc s'est retrouvé jeudi devant le Tribunal de police de Neuchâtel sous les préventions de complicité de tentative d'escroquerie et faux dans les titres.

En fait, a assuré le prévenu, c'est un ami à lui, décédé depuis lors, qui a procédé à cet envoi et qui a donc inscrit l'adresse de Mehmet comme expéditeur. Au nom de leur amitié, Mehmet n'y a vu aucune difficulté. Sans compter, explique-t-il, que la banque allait de toute façon vérifier la validité du document.

«Certains éléments, notamment les copies de faux chèques retrouvées à votre domicile, font peser le soupçon sur vous», a déclaré le juge Fabio Morici au moment de rendre son jugement. «Mais ils ne suffisent pas. En fait, l'examen de l'enveloppe et de son contenu - en particulier la comparaison des écritures qui y figurent avec la vôtre - montre que vous n'y avez pas écrit vous-même votre nom et votre adresse et que vous n'êtes pas l'auteur du chèque falsifié.»

Dans ces conditions, le président n'a pas hésité longtemps: comme le lui avait demandé l'avocate de la défense, il a acquitté Mehmet et mis les frais à la charge de l'Etat. /jmp

*prénom fictif