Composé d'une centaine de personnes, de l'UDC, du PLR, du PBD, mais aussi de représentants des milieux économiques de la région, un comité neuchâtelois en faveur de l'achat de 22 avions de combat Gripen entre en campagne, pour appeler au oui le 18 mai. Il a présenté ses arguments jeudi matin à la presse.
Par ailleurs, pour répondre aux questions de la population, le conseiller fédéral Ueli Maurer se rendra en personne à Neuchâtel mardi 22 avril, dès 20h, dans un lieu qui reste encore à définir. Accompagné d'un pilote, il défendra le fonds d'acquisition de ces nouveaux avions, pour un montant de 3.1 milliards de francs.
Retombées économiques
Selon le conseiller national Raymond Clottu (UDC), président du comité de soutien neuchâtelois, "la sécurité de l'espace aérien est plus importante que jamais. Les menaces modernes comme des attaques terroristes, mais aussi des conflits classiques viennent aujourd'hui surtout de l'air ou ont lieu dans l'air." Raison pour laquelle ces 22 avions sont indispensables aux yeux du comité. Il estime les conditions de cet achat "raisonnables", car "il passe par le budget ordinaire de l'armée".
Le comité pointe aussi les retombées auxquelles l'économie de la Suisse et de la région peuvent s'attendre si le contrat est signé. C'est ce qu'a souligné Markus Niederhauser, président du Groupe romand pour le matériel de défense et de sécurité, mais aussi CEO de l'entreprise Systems assembling SA, à Boudry. La Suisse devrait décrocher pour 2,5 milliards de francs d'affaires compensatoires, à l'image de son entreprise, qui s'attend à un contrat lié au système de câblage des avions de combat.
A quel volume d'affaires devrait s'attendre Neuchâtel? "Difficile de parler de volumes", répond Markus Niederhauser, mais il est prévu que la Suisse romande empoche 30% de ces affaires compensatoires.
Quant à la polémique autour du Bureau des affaires compensatoires, où ne travaillerait qu'une seule personne, selon la RTS, le chef d'entreprise ne la comprend pas. "Ce bureau fonctionne très bien, nous sommes en train de chercher une autre personne pour remplacer celle qui est partie. Mais il y a peu de choses dans le pipeline maintenant. C'est après la votation que les contrats tomberont les uns après les autres."
Pour rappel, l'achat de ces avions est combattu par une alliance rose-verte, qui a réussi à faire aboutir le référendum. A leurs yeux, "ces avions vont engloutir 10 milliards au cours de leur durée de vie". Ils estiment que cet argent manquera ailleurs, dans des domaines comme la formation, les transports publics ou l'AVS.