Le Merdasson coule à nouveau normalement sur ses 500 derniers mètres. Hier en fin de matinée, l'entreprise Bernasconi a mis en service la buse qui permet à cet affluent de l'Areuse de passer sous la future route des Conrardes, actuellement en construction entre la station-service de l'Ile et le plateau de la gare de Boudry.
Vulgairement dit, la buse est un gros tuyau dont l'aspect ne cache guère qu'il a été fait de main d'homme. «Mais il fallait qu'on y retrouve une idée du lit naturel du cours d'eau», explique Gérard Sommer, garde-faune pisciculteur pour le Littoral et le Val-de-Ruz. «On y a donc aménagé une échelle à poissons, avec ouvertures en quinconce. Evidemment, le béton dont elle est faite se voit actuellement beaucoup. Mais les matériaux apportés par le ruisseau devraient peu à peu lui donner un aspect plus naturel.»
L'enjeu n'est pas mince: le Merdasson compte parmi les meilleurs ruisseaux du pays pour la reproduction de la truite du lac. Si cette dernière vient juste y frayer, la truite fario y vit en permanence.
La construction mise en eau hier - le ruisseau avait été dévié par une conduite provisoire pour assécher la zone de chantier de la buse - permet aussi le passage de la faune terrestre, notamment, dans cette région, des renards et des blaireaux. Elle correspond aussi au style de passage que voulait la commune. «Mais en 2003», rappelle l'aménagiste communal Pierre Boillod, «le canton voulait carrément qu'on franchisse ce cours d'eau avec un vrai pont, qui aurait coûté beaucoup plus cher.»
Interrompue durant plusieurs mois, la construction de la route des Conrardes avait repris le 2 novembre. Ce nouvel accès au plateau de la gare devrait recevoir sa première couche d'enrobé bitumineux en mars. «Elle servira alors de route de chantier pour les immeubles de la Baconnière», indique Pierre Boillod. Les transports en commun et les véhicules privés pourront l'emprunter en décembre, au moment de l'entrée en vigueur du nouvel horaire des transports publics. /jmp