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«Je pars confiante»

A la fin du mois, Isabelle Ott-Baechler ne sera plus présidente du Conseil synodal. Pour elle, les récents débats au Synode sont un signe de santé de l?Eglise neuchâteloise Isabelle Ott-Baechler quittera à la fin du mois la présidence du Conseil synodal de l?Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (Eren), à laquelle elle avait accédé en 1999. C?est pour raison de santé qu?elle a décidé, en janvier dernier, de démissionner de ce poste à 100%, pour lequel elle était élue jusqu?en été 2007. Elle sera remplacée à la tête de l?exécutif de l?Eren par le pasteur Gabriel Bader, désigné en juin par le Synode. Avant son départ, et de retour de vacances qui l?ont guidée à La Rochelle, l?un des hauts lieux du protestantisme, elle nous livre ses sentiments.

15 août 2006, 12:00

Ce départ, Isabelle Ott-Baechler, soulagement ou déception? I. O.-B.: C?est une impression un peu bizarre. Je ne suis en tout cas pas déçue, c?est la joie qui domine d?avoir pu accomplir ce qui a été accompli; c?est vrai que je ressens un certain soulagement. En sept ans, l?Eren a ouvert beaucoup de chantiers importants. Des défis passionnants, mais qui demandent beaucoup d?investissement personnel. Je me sens fatiguée. Ma santé demeurant assez fragile, je crois que j?ai pris la bonne décision. De toute façon, je n?aurais pas sollicité de réélection en 2008. Il est nécessaire d?insuffler des forces nouvelles et le pasteur Gabriel Bader sera la bonne personne au bon moment. Le Conseil synodal est solide, je pars confiante.

Vous aviez été élue en 1999 sur la base du projet «Eren 2003», avec restructuration de l?Eglise et diminution du nombre de paroisses. Quel bilan? I. O.-B.: A mes yeux, la manière dont le processus a été mené est un succès pour l?Eren: un processus participatif qui a tenté d?intégrer les objections; les rencontres «au coin du feu», notamment, ont permis aux paroissiens de s?exprimer directement. Je ne dis pas que nous n?avons pas commis d?erreurs ou qu?Eren 2003 est parfait; des correctifs seront nécessaires, une évaluation finale est prévue pour 2007. L?expérience a été formatrice en elle-même! L?essentiel était d?arriver ensemble à instaurer un changement de structure qui correspond aussi à un changement de culture: le processus n?a pas été figé par des polémiques stériles et une fracture entre ancienne et nouvelle génération a été évitée. Il y a eu débat, dans un climat de confiance.

Vous avez déjà passé au stade suivant, avec votre programme «Convictions, priorités et choix» et la réforme financière de l?Eren. Comme pour Eren 2003, les résistances ont parfois été vives au sein du Synode. Surprise? I. O.B.: Non! Au contraire, c?est un signe de santé qui dénote l?intérêt des députés de l?Eren face à des enjeux de taille! En tant qu?exécutif, nous proposons des projets, fixons des objectifs, un calendrier, mais nous avons besoin d?un Synode qui réagit, qui prend ses responsabilités. Même si la discussion est parfois vive, même si le processus est trop lent aux yeux des uns et trop rapide pour d?autres, nous arrivons généralement à de fortes majorités pour les choix décisifs.

De votre poste, quelle image aviez-vous de l?Eren? I. O.-B.: Que ce soit parmi les permanents, les bénévoles, les jeunes qui encadrent le catéchisme, la force de notre Eglise, c?est l?engagement compétent et souvent enthousiaste de chacun. La tentation pourrait pourtant être grande pour nos ministres d?aller voir dans un autre canton, où ils seraient davantage payés et pour les bénévoles de baisser les bras. Je suis toujours émerveillée de voir à quel point nous tenons à notre Eglise. Face aux difficultés, nous avons développé un «esprit entrepreneurial», assorti d?une réelle solidarité. /AXB

(A sa demande, Mme Ott-Baechler a relu et corrigé certaines réponses)

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