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Ils boutent le feu et écopent de la prison

Quatre jeunes gens de la région étaient jugés lundi par le Tribunal correctionnel de Boudry. En 2006, ils avaient célébré à leur manière le 1er Août, lançant notamment un cocktail Molotov contre l'abribus de Cort'Agora, à Cortaillod. Le tribunal a jugé les faits suffisamment graves pour exclure partiellement l'un des coupables du sursis accordé aux autres membres de la bande. «Une jeunesse en mal d'occupations intelligentes.» C'est ainsi que le suppléant du procureur Yanis Callandret a qualifié les quatre jeunes hommes, âgés de 20 et 21 ans, que jugeait, lundi, le Tribunal correctionnel de Boudry lors d'une audience à laquelle l'un d'eux n'a pas daigné assister.

10 avr. 2008, 12:00

Placer des pétards dans des distributeurs de billets de bus, noircir un sous-voie à Auvernier ou mettre le feu à des conteneurs n'aurait pas suffi à les renvoyer devant le Tribunal correctionnel. Par contre, avoir bouté le feu à un arrêt de bus et à des toilettes publiques, à Cortaillod, oui. Cet incendie intentionnel a été considéré comme une infraction grave, aussi bien par le Ministère public que par le président du tribunal, Cyril Thiébaud.

Le soir du 1er août 2006, une bande composée des quatre prévenus, mais aussi de mineurs, se retrouve à Cortaillod. Deux des «grands» amènent des bouteilles, un troisième de l'essence. Ils confectionnent des cocktails Molotov et incitent l'un des mineurs à les lancer sur l'abribus situé à l'arrêt Cort'Agora puis dans les WC.

Par chance, en ce soir de fête nationale, des pompiers aperçoivent l'incendie qu'ils s'empressent d'éteindre. La bande, elle, a pris la poudre d'escampette. Mais elle continue à enflammer des poubelles et des conteneurs.

Lundi, deux des prévenus ont tenté de minimiser leur participation aux délits. «Evidemment, un cocktail Molotov ne peut être lancé par huit personnes», a remarqué le président du tribunal. «Mais assister à cet acte et profiter du spectacle, c'est y participer.»

Le troisième compère, lui, a admis avoir été de toutes les gonfles, mais il a nié toutes les infractions qui lui étaient reprochées. Ce comportement ne l'a pas servi. Pas plus, d'ailleurs que la rixe à laquelle il a encore participé en février dernier, alors qu'il était sous le coup d'un délai d'épreuve. Si ses deux acolytes ont reconnu avoir eu un comportement «stupide et insensé», lui s'est contenté de dire qu'il ne fréquentait pas les bonnes personnes.

Suivant de très près les réquisitions du Ministère public, le tribunal a finalement condamné trois des quatre prévenus (dont un par défaut) à des peines privatives de liberté de quatorze mois, assorties d'un sursis de deux ans et à 2600 francs de frais de justice.

Le quatrième a écopé de la même peine de base que ses acolytes. Mais il devra passer six mois sous les verrous. Il sera en outre soumis, durant quatre ans, à un patronage.

Et Cyril Thiébaud d'expliquer au jeune homme pourquoi sa condamnation différait de celle des autres. «Vos copains, eux, ont pris conscience des choses. Ils ont changé et ont un travail. Vous pas. Il faut que vous vous habituiez à avoir des horaires, et à être moins oisif. Pour cela, vous avez besoin d'un encadrement.» / FLV

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