Devant une forêt de drapeaux, c'est la condition féminine qui a ouvert la marche. «+ de crèches», «Egalité des salaires», «Solidarité des femmes», les thèmes de la campagne nationale ont été placés au coeur de la célébration au chef-lieu. Et logiquement, les orateurs officiels étaient des oratrices.
«Les femmes représentent 44% de la population active, mais effectuent la plus grande part du travail non rémunéré en Suisse». Statistiques à l'appui, Vania Alleva, responsable du syndicat Unia pour la migration et la jeunesse, a dénoncé les injustices qui perdurent encore, vingt-cinq ans après l'inscription du principe de l'égalité dans la Constitution fédérale.
A commencer par l'inégalité des salaires: les femmes gagnent en moyenne 1200 francs de moins que les hommes. «40% de ces différences salariales s'expliquent par les qualifications globalement plus élevées du côté masculin. Mais les 60% restant sont inadmissibles!», a scandé l'oratrice. D'autant que des salaires plus bas engendrent des prestations de retraite plus faibles. Conséquence, «des femmes qui ont travaillé dur toute leur vie se retrouvent dans une situation précaire à la retraite». Pour y remédier, elle suggère notamment un contrôle des systèmes de rémunération. Au nom d'une Suisse «ouverte, engagée et solidaire», Vania Alleva a préconisé de voter deux fois non lors des votations sur les étrangers et l'asile.
Prenant le relais à la tribune, la secrétaire de l'Union syndicale section Neuchâtel-Boudry Fabienne Bruenne a mis en lumière d'autres disparités qui perdurent malgré vingt-cinq ans d'égalité constitutionnelle: des fonctions politiques aux tâches ménagères en passant par la formation professionnelle, «il faudra bien plus d'un quart de siècle pour parvenir à l'équité!»
Les économies budgétaires instaurées par le canton n'ont évidemment pas échappé à la critique. «Le Conseil d'Etat et le Grand Conseil ont décidé de prendre dans la poche des pauvres», a déploré la députée Marianne Ebel lors d'une halte du cortège devant la fontaine de la justice. Elle a invité la population à se joindre à la manifestation de protestation prévue le 20 mai. / BRE