Traverser la place Numa-Droz à 30 km/h en contournant un grand giratoire carré? Dans un communiqué de presse diffusé la semaine dernière, la section neuchâteloise du TCS annonce sa «satisfaction» qu'une telle limitation de vitesse soit abandonnée. Une limitation «qu'un projet communal entendait imposer à un endroit particulièrement fréquenté, ayant de surcroît le statut de route cantonale». Dans ce communiqué, la section se félicite que, lors de sa dernière assemblée générale en avril 2010, le chef du Département cantonal de la gestion du territoire, Claude Nicati, «ait clairement exclu une limitation à 30 km/h de la place Numa-Droz». «Et cela devant 400 personnes», ajoute Jean-Luc Vautravers, président de la section neuchâteloise du TCS.
Info ou intox? La Ville a-t-elle vraiment abandonné ce qui constitue un point central du réaménagement de la place? Est-elle en bisbille avec le canton?
«Attention, j'ai l'impression qu'il y a confusion dans les esprits!», avertit d'emblée le conseiller communal Pascal Sandoz, en charge de la politique d'agglomération. «La place Numa-Droz à 30 km/h, c'est toujours d'actualité! Et nous travaillons sur ce dossier en collaboration avec le canton. Ce que Claude Nicati ne souhaite pas, c'est que nous mettions l'avenue du 1er-Mars à 30 km/h. Mais cela, il n'a jamais été question de le faire! Nous voulons améliorer les conditions de circulation sur la place Numa-Droz. En supprimant les feux et en passant à 30 km/h, ce sera beaucoup plus fluide.»
Pascal Sandoz assure qu'il n'y a «aucun blocage avec le canton» sur ce dossier, et regrette que le TCS «tente ainsi d'imposer ses positions et mène un combat général contre le 30 km/h sur les routes cantonales».
Le conseiller d'Etat Claude Nicati, joint hier par téléphone, confirme que le communiqué de presse du TCS n'est pas exact, et qu'il a effectivement parlé, lors de l'assemblée générale de la section, d'exclure un 30 km/h «le long de l'avenue du 1er-Mars». «Mais concernant la place Numa-Droz, je n'ai pas d'avis pour l'instant. J'attends de voir les résultats des études qui doivent démontrer si la traversée de Neuchâtel sera meilleure avec le projet de la Ville.» Car son seul souci, c'est que cette route cantonale soit «plus fluide qu'avant. C'est seulement à cette condition que le canton payera sa part d'investissement dans ce projet, à savoir 2,4 millions de francs maximum. Et peu importe l'esthétique de la place!»