«Au début, les têtes des personnages étaient trop grosses!, raconte le créateur au sourire immuable et à l'accent qui rappelle l'Italie, les pâtes et les parties de boccia. On avait acheté une dizaine de têtes d'hommes en «bonisol». Sur les dix, il y avait heureusement un visage de femme, plus petit, qui convenait parfaitement. On a fait l'échange et aujourd'hui, tous les personnages ont des têtes de femmes! Evidemment, les visages sont recouverts de plâtre et remodelés.»
Severino guide le visiteur au milieu de cette crèche de Noël grandeur nature qui sera inaugurée demain à 18h30. Avec ses deux «copains», il l'a créée de toutes pièces.
Un puits, une charrette et un foyer entourent les santons. Plus loin, Joseph, Marie et un flûtiste se penchent sur un petit lit de paille encore vide et qui attend l'arrivée de la dernière des neuf figurines du décor.
«On s'est bien amusés, avec mes amis, à construire tout ça!, confie le natif d'Italie. A la maison, j'ai toujours créé de grandes crèches de Noël. Je faisais une colline, j'y ajoutais du sable pour le désert, un lac, un moulin et de l'eau qui coule. Pour le bonheur de mes petits-enfants!»
L'idée de passer à l'étape suivante est née un soir de l'automne 2005: «Tu devrais faire une crèche grandeur nature», m'ont suggéré mes deux amis Bruno di Biasio et Adriano Bulfone. On était en train de boire un verre et de manger des châtaignes. Je leur ai répondu: «Pourquoi pas, je sais où il y a un terrain.» Et vers minuit, je les conduisais dans le jardin de la cure.»
L'équipe se met alors au travail. «J'ai fait une petite maquette. On a démarré en janvier 2006», explique Severino Furlanis. Le coiffeur-bricoleur court les débarras et dégote mille et un ustensiles qui gagnent leur place dans le décor enchanteur du jardin. «Regardez tous ces tapis. On a tout trouvé dehors!»
La crèche naît de la récupération, de l'échange et du chinage. «J'ai eu de la chance. A Colombier, deux anciennes granges ont été démontées. J'ai pu récupérer une quinzaine de vieilles poutres. Je tenais à avoir du matériau qui avait vécu. Personne ne voulait que notre crèche ressemble à un cabanon de jardin moderne!»
Dans le décor de Bethléem, des paysans aux visages de plâtre préparent leur repas, devant un fourneau de pierre. «Je la voulais, cette maison villageoise orientale. Elle m'a demandé beaucoup de travail.»
Severino regarde les finitions: «Il y a des petites imperfections.» Du détail. Mais plus le temps de retoucher quoi que ce soit avant l'ouverture de la crèche... et l'arrivée des animaux. «Je vais chercher les poules et le coq tout à l'heure. Et demain, ce sera les deux agneaux. Je me réjouis de m'en occuper!»
Le Colombin avait également pensé à un âne. «Mais en prendre soin demande du travail. Et je n'ai jamais eu d'animal de ma vie!» Ce sera peut-être pour l'année prochaine, confie le passionné qui, déjà, imagine comment il pourra ajouter une petite masure à son décor féerique. / VGI
Colombier, rue du Château, inauguration de la crèche demain dès 18h30, après la messe de 17h30. Crèche ouverte ensuite chaque jour de 13h30 à 19h, jusqu?à Noël