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Barricadé, le petit commerce se rebiffe

Il ne fait pas forcément bon vivre à l'ombre du stade de la Maladière. Surtout si l'on est patron d'un bistrot qui a le malheur de se trouver dans le périmètre à sécuriser. La Ville, consciente du problème, cherche une solution. Les tenanciers de bistrots et de restaurants des alentours se souviendront de la Fête de la Maladière. Mais, ce souvenir restera amer. En cause, la manière dont certaines rues ont été bouchées, coupant tout accès motorisé à l'établissement qui assure leur gagne-pain.

06 juil. 2007, 12:00

«Ce qui s'est passé lors de la Fête du stade est très grave», s'insurge Michel Di Trapani, le patron du café des Amis, établissement situé à côté du parking des patinoires. «Tout était bloqué, une barrière vauban avait même été placée sur le parking privé de l'établissement, sans aucune consultation!» Ce manque de préparation et de dialogue préalable a généré des situations absurdes: «Pour venir travailler, mes employés ont dû batailler avec les gardes. Et pour rentrer chez eux, ils ont dû faire le tour par le bord du lac!» Et de s'indigner: «Pourquoi devons nous payer pour le plaisir du Service des sports?»

Au Suki bar, rue Abram-Louis-Breguet, le patron et la patronne ne décolèrent pas. «Nous avions commandé 200 schubligs et engagé du personnel en pensant que nous aurions du monde, même si la fête se déroulait à l'est», témoigne Sylvain Roussy: «Tout m'est resté sur les bras, je n'ai eu aucun client. Le dimanche, je n'ai même pas ouvert.» Pourtant, assure le commandant Jean-Louis Francey, chef de la police locale, le quartier n'avait pas été bloqué à cette occasion, mais les places de parc étaient toutes occupées. Dans ce cas, c'est donc peut-être la faute à pas de chance. Les patrons du Suky bar n'en démordent pas: «Il y a eu aussi, le 7 juin, l'épisode du prologue du Tour du pays de Vaud, une compétition cycliste. Nous avons découvert le jour même que tous les accès avaient été bloqués». Eux aussi ont l'impression d'être tenus pour quantité négligeable. «Lors de la Fête des vendanges, plus personne ne pouvait venir au bistrot, pas même les piétons, sous prétexte d'éviter la resquille.» Sylvain Roussy a mandaté un avocat pour faire valoir ses droits. «Je veux savoir ce qui est prévu à l'avenir, et je veux être informé!»

Avant de bloquer tout un quartier, les responsables feraient bien de tenir compte des activités économiques qui s'y déroulent, estiment-ils.

A l'autre bout de la Maladière, même constat pour le restaurant La Lagune, au bord du lac, à la sortie du port du Nid-du-Crô. L'accès étant bloqué au niveau de l'entrée du parking, personne ne pouvait passer, témoigne le patron, Omer Demigiller. «Et ce problème n'est pas apparu seulement lors de la Fête du stade. C'est le cas lors de chaque manifestation, de chaque match. Une fois, il m'est arrivé d'attendre un quart d'heure pour pouvoir aller travailler dans mon propre établissement.»

Pour lui, c'est clair, l'accès jusqu'au restaurant doit être garanti en tous temps. «Imaginez le client de passage: confronté à ce barrage, il repart!» / LBY

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