Reste qu?aujourd?hui, cette absence commence à se faire cruellement sentir. Bien sûr, les habitants de la région ont gardé dans leur mémoire les bons souvenirs de la manifestation, les sorties en soirée sur un des arteplages... Et ils ne restent pas complètement indifférents en passant à côté du Palais de l?équilibre à Meyrin, du théâtre Nuithonie à Fribourg ou de la salle de spectacle des Docks à Lausanne. Des lieux qui ont fait les beaux jours d?Expo.02 et qui ont retrouvé une nouvelle vie ailleurs en Suisse romande.
Mais que reste-t-il aujourd?hui à Neuchâtel? Quelques roseaux ici ou là, un espace à l?avenir incertain sur les rives du lac... Ah oui, il y a aussi le souvenir diffus que l?on est parvenu une fois à transformer cet espace-là en un lieu convivial!
Bref, rien que de l?immatériel. Et c?est dommage. L?Expo 64 de Lausanne voulait aussi n?offrir que des installations éphémères. Plus de 40 ans après, les Vaudois sont heureux de profiter quand même à Vidy d?un théâtre renommé et d?une promenade au bord du lac qui conserve toujours des traces visibles de l?Expo de 64.
Et on ne parlera pas de la Tour Eiffel qui ne devait pas subsister à la clôture de l?Exposition universelle de 1889 et sans qui aujourd?hui Paris ne serait plus vraiment Paris.
La mémoire ne peut se contenter de l?immatériel. Depuis quelques années, les nouveaux historiens s?intéressent de près aux «lieux de mémoire», ces endroits mythiques qui permettent de faire perdurer de grands événements: les ruines d?Oradour-sur-Glâne, les vestiges du mur de Berlin, les restes d?Auschwitz, les plages du débarquement de juin 1944, etc.
L?éphémère est certes beau, mais son souvenir s?estompe rapidement. Les traces conservées du passé permettent de garder plus longtemps la mémoire des événements. Expo.02 n?offre aucun lieu de mémoire.