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Les trois accidents cardiaques auraient-ils pu être évités?

Le décès du défenseur sévillan Antonio Puerta (22 ans) suscite bien des interrogations. Accompagnée du malaise de l'Irlandais de Leicester Clive Clarke (27 ans) mardi et de la mort du Zambien Chaswe Nsofwa (27 ans) mercredi, ce drame relance le débat sur plusieurs tableaux. «Les morts subites ne datent pas d'hier. Le premier coureur de marathon avait déjà succombé de la même manière» souffle Roland Grossen. «Ces trois accidents sont peut-être le résultat de coïncidences. En tous les cas, ils réveillent la sensibilité des gens. Je pense que leur proximité est due au hasard.»

02 sept. 2007, 12:00

Mais que se passe-t-il chez ces jeunes athlètes? «Antonio Puerta souffrait très vraisemblablement d'une anomalie cardiaque. Ce genre d'affection provoque des troubles du rythme cardiaque. Toutefois, ce mal ne touche qu'une infime partie de la population» reprend le médecin de l'équipe nationale et de Neuchâtel Xamax. «Par ailleurs, ce genre de dysfonctionnement est quasiment indépistable lors des visites médicales.»

Comprenez qu'un tel cas pourrait survenir en Suisse, même si les exigences de la Swiss Football League et de l'UEFA sont très strictes. «Chaque année, un examen (avec électrocardiogramme, échographie du c?ur entre autres) doit être effectué sur les joueurs de Super League et ceux de l'équipe nationale» assure le praticien de Colombier. «Tous les trois ans, il faut également pratiquer une echocardiographie. Un procédé qui ne permettrait toutefois pas de déceler ce qui a causé la mort d'Antonio Puerta. En revanche, cela pourrait amener à la découverte d'autres anomalies, comme l'augmentation du volume cardiaque.»

Cette échographie cardiaque sera obligatoire pour tous les joueurs participant à une compétition de l'UEFA dès l'année prochaine» divulgue Urs Vogel, ex-président de la commission médicale de cet organisme et président de la commission médical de l'ASF.

Pour en revenir au cas d'Antonio Puerta, il avait déjà connu deux alertes cardiaques, attribuées au stress et à l'émotion. «Soit les analyses n'ont pas été approfondies, soit le joueur connaissait les risques qu'il prenait» souffle Roland Grossen. «Mais nous avons les moyens d'effectuer des examens spécifiques après ce genre d'alertes. Nous profitons des progrès et de la sophistication des techniques médicales, mais on en demande aussi toujours plus aux athlètes. Le risque zéro n'existe pas.»

Afin d'éviter au maximum ce genre d'accidents, la Fifa avait, par ailleurs, exigé que tous les joueurs de la Coupe du monde 2006 soient soumis à des examens approfondis. Ces mesures ne sont pas encore obligatoires, mais pourraient le devenir prochainement. Les joueurs extra-continentaux sont déjà soumis à ce genre d'examens en Suisse. «Une échographie cardiaque coûte 600 francs, mais cet examen n'est pas remboursé par les assurances» précise Urs Vogel.

Comme toujours dans ce genre de cas, et Roland Grossen en atteste, l'ombre du dopage plane. «Ces drames relancent toujours les soupçons, mais ils ne se vérifient que très rarement. La situation serait inquiétante si c'était le cas» termine Roland Grossen.

«Les médias amplifient le phénomène» estime Urs Vogel. «Il y a toujours eu des morts pour malaise cardiaque. Le football n'est pas dangereux. Par rapport au nombre de pratiquants, les accidents sont rares. Il faut simplement essayer de déceler les anomalies le plus vite possible. Nous ne voulons pas que le foot ait l'image d'un sport à risques.» / EPE-JCE

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