Pas plus tard que jeudi, un Xamaxien a vu rouge. L?expulsion de Jean-François Bedenik est la onzième de la saison pour un... «rouge et noir». Avant lui, Griffiths (2x), Agolli, Lombardo, Oppliger, Nuzzolo, Besle (2x), Lalic et Hürlimann avaient déjà regagné les vestiaires prématurément. Est-ce à dire que les Neuchâtelois sont plus méchants que leurs adversaires? Certainement pas. Dans les rangs xamaxiens, on penche plutôt pour la solution du complot arbitral. «Contre Young Boys, nous perdons à cause de l?arbitre, grogne Sylvio Bernasconi. Nous allons écrire à la ligue pour nous plaindre. Jusqu?où devrons-nous supporter ces injustices. L?inspecteur du match de jeudi n?a même pas voulu faire un rapport.»
Outre sa place, peu enviable, de leader des expulsions, Neuchâtel Xamax n?est pas en reste au niveau des avertissements. Seul Yverdon a fait pire «C?est horripilant de voir comme M. Salm a sorti ses cartons, se plaint le président. C?est très dur de rester calme dans ces conditions. Les décisions en notre défaveur s?accumulent. A Yverdon et à Zurich notamment, des penalties flagrants n?ont pas été sifflés. C?est terriblement frustrant, injuste et scandaleux.»
«Je constate que les arbitres s?acharnent contre nous. Une force noire agit contre Neuchâtel Xamax, maugrée Miroslav Blazevic. Tout cela nous empêche de prendre des points. Trois penalties non sifflés récemment nous ont coûté six points.» Les bons arbitres semblent donc être en voie de disparition. «Mme Petignat, qui nous a arbitrés à Bâle, est de loin la meilleure du pays» nuance toutefois «Ciro.»
Une disparité de traitement a tendance à irriter la maison neuchâteloise. «L?expulsion de Nuzzolo face à Zurich alors que nous menions 3-0 est tout simplement scandaleuse (réd.: Zurich s?était finalement imposé 5-3), se souvient encore le boss. On dirait qu?on veut scier Neuchâtel Xamax.» «Nous aurions peut-être dû réagir plus vite à ce problème, reprend Sylvio Bernasconi. Nous n?avons pas gagné une seule fois grâce à la chance. C?est terriblement frustrant.»
Du côté des joueurs, la frustration est également conséquente. En première ligne, Jean-François Bedenik. «Un carton est toujours évitable, avance le Français tout de même un peu perplexe quant à l?arbitrage à la sauce helvétique. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier, mais certains arbitres sont susceptibles, d?autres nous prennent de haut. Le dialogue n?existe pas vraiment.»
Et d?admettre que Neuchâtel Xamax n?a pas été gâté cette saison. «Je ne pense pas qu?il y ait un complot à l?encontre du club, poursuit le portier. Mais on a tout de même l?impression que les erreurs d?arbitrage nous tombent toujours dessus. Par ailleurs, et comme partout, les équipes de tête semblent bénéficier d?un traitement de faveur. Nous sommes obligés de faire avec. Sans arbitres, le jeu ne peut se dérouler. Mais compte tenu des enjeux sportifs et donc financiers, on ne peut plus se permettre de placer n?importe qui au milieu du terrain avec un sifflet.»
En toile de fond, le professionnalisme des arbitres resurgit. Toutefois, il n?est pas la cause de tous les cartons neuchâtelois. «Les arbitres, comme les joueurs, sont catalogués» termine Jean-François Bedenik. Les clubs (romands) le seraient-ils aussi? / EPE