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Les ridicules de la rive gauche

Un vaudeville intello qui vire au noir. L'exercice intrigue sans nous embarquer Agaçant, bizarrement drôle, étrangement tragique, «Je pense à vous», le dernier film de Pascal Bonitzer, est un peu tout cela à la fois. Un objet qui ne ressemble à aucun autre, de quoi laisser plus d'un spectateur sur la touche...

08 déc. 2006, 12:00
Un ver dans le fruit

Alors qu'elle se coule un bain, Diane (Géraldine Pailhas) découvre que, dans son prochain livre, l'écrivain Worms (Charles Berling) fera allusion à leur liaison passée. Elle s'en ouvre à Hermann (Edouard Baer), son compagnon du moment, qui n'est autre que l'éditeur de Worms. Worms le bien-nommé qui, ver pourrisseur de fruit, achève de jeter le trouble dans ce landerneau parisien de la rive gauche quand Anne réapparaît dans la vie d'Hermann. Se croyant trompée, Diane se jette alors dans les bras d'Antoine (Hippolyte Girardot), le psy et le mari d'Anne.

Avec ce personnage de revenante névrosée (Marina de Van, réellement inquiétante), le vaudeville intello - le portable y joue le rôle autrefois tenu par les billets doux - vire au noir, avec quelques éclaboussures empruntées au thriller.

Dans la salle de bains, Diane s'achoppait sur le mot «déréliction». C'est un peu de cela qu'il s'agit, d'une tragi-comédie de la déréliction, qui se joue entre quelques egos livrés aux quiproquos. Comme le mot déréliction est trop fort pour ces personnages empêtrés dans des situations et des réactions souvent ridicules, il permet une certaine ironie.

Difficile, toutefois, de se sentir vraiment concerné par ces prises de tête et ces coucheries, ce mélange de gravité et de légèreté, qui, finalement, n'échappent pas totalement à la vanité ni au grotesque. / DBO

Neuchâtel, Bio; 1h22
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