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Les repêchables, et les autres

19 août 2009, 08:51

La mesure va faire parler d'elle. A peine entré en fonction, le conseiller d'Etat en charge de l'Education Philippe Gnaegi s'en prend à une pratique ancestrale du système scolaire helvétique: le redoublement. Un cinquième des Neuchâtelois l'a vécu durant sa scolarité obligatoire, tous ont leur avis sur la question.

Celui du ministre est bien tranché: le redoublement est traumatisant, stigmatisant, voire quasi inutile. Vivre un échec scolaire, devoir quitter ses camarades de cursus, répéter les mêmes exercices une année supplémentaire et hériter de l'étiquette du «redoubleur» de la classe n'a en effet rien de valorisant. Et peut carrément démotiver un élève pour le reste de ses études. C'est pourquoi l'idée de donner un «coup de pouce» à ceux qui ratent de peu, juste pour quelques points, est réjouissante.

Mais la mesure proposée par l'Etat comporte un risque. Celui de niveler par le bas, de réduire encore les exigences au niveau scolaire. Les enseignants le disent eux-mêmes: souvent, ils donnent déjà ce petit «coup de pouce» utile à un élève quand ils sentent que l'écolier est prêt, malgré une grosse «pêche» dans son carnet, à intégrer le niveau supérieur.

Dans le cadre de ces mesures, les grands perdants seront ceux qui ne pourront pas bénéficier du rattrapage. Ceux dont les moyennes seront définitivement trop faibles pour suivre les fameux cours intensifs. Ceux-là continueront de porter l'étiquette de «redoubleur», voire même une nouvelle: celle de «redoubleur non répêchable». A quand une solution pour eux?

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