Malheureusement pour eux, il leur faudra probablement attendre encore quelques années.
Ces dernières semaines, on a surtout craint, en cas de privatisation, une dégradation de la qualité des services de l?opérateur et un abandon progressif des régions périphériques non rentables.
Des craintes facilement évitables pour autant que le pouvoir politique fixe des conditions strictes au service universel, conditions surveillées par le régulateur.
Par contre, on a peu parlé des prédateurs financiers étrangers. Prenons le cas du Danemark, régulièrement cité en exemple: TDC, l?ancien opérateur public aujourd?hui en mains privées, offre une qualité de service excellente dans un pays à la topographie tout aussi complexe que celle de la Suisse. Mais comme nous le racontions dans notre édition de lundi, les tout récents propriétaires de TDC, cinq fonds d?investissement américains et anglais, après avoir acquis pour plus de 15 milliards de francs la majorité des actions, ont décidé de se verser un dividende exceptionnel de près de 10 milliards de francs!
Une magnifique opération financière qui est cependant assez mal passée auprès des citoyens danois. Il ne faut pas se leurrer: en privatisant Swisscom, on offre à ces fonds d?investissement aux motivations purement financières une proie idéale.
Alors bien sûr, le service universel sera assuré. Mais les habitants de ce pays auront quand même l?impression de s?être fait flouer! / NWi