A l'heure où les gens des vallées, vallons et autres monts liront ces lignes, la nuit les aura peut-être gratifiés d'une vingtaine de centimètres de neige supplémentaires. Dès 800 mètres, on pelle, on racle et on râle beaucoup, ces temps, devant les chaumières.
«Marre de l'hiver!» Déneigement-boulot-déblaiement-dodo. Il faut une sacrée couche pour aimer ça. Et pourtant, l'acharnement des cieux offre des avantages que les accros du brouillard ignorent. A commencer par les vertus de l'exercice physique. Déblayer la neige, c'est non seulement bon pour la musculature, ça permet également de soigner la pompe. Et plus les tas augmentent, plus les bourrelets fondent... Mais, c'est quand il révèle la vraie nature humaine des individus que l'hiver prend sa dimension la plus intéressante.
Vous avez le profiteur: il n'a jamais une pelle en main et se rue sur la place que vous avez soigneusement nettoyée dès que vous avez les roues tournées. Le frustré: il se fait un malin plaisir de chasser la neige là où vous venez de l'enlever. Le zélé: il vous colle une amende pour entrave aux piétons... alors que vous avez garé votre auto devant un trottoir rendu impraticable par d'immenses tas de neige. Le chef: celui qui se voit contraint d'annuler la contredanse.
Et pour finir, l'optimiste: «La neige, c'est super», a-t-il lancé l'autre jour. «En déblayant, on a enfin un peu de temps pour causer avec les voisins.» Vivement l'hiver prochain!