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Les forêts de la Montagne de Boudry primées pour leur grande diversité

La Montagne de Boudry abrite de nombreuses variétés d'arbres et d'animaux. Cette diversité forestière a été reconnue et récompensée hier au niveau national. Le prestigieux prix Binding pour la forêt 2008 a été remis, à Bâle, aux propriétaires publics de ce massif boisé qui va du Littoral aux crêtes. Au-delà des traditionnels hêtres et sapins, les forêts de la Montagne de Boudry totalisent 40 essences différentes. Certaines sont rares, comme l'érable à feuille d'obier, l'orme lisse, l'alisier blanc ou le pommier sauvage. Tous ces arbres, d'âges différents, composent une mosaïque. Leurs sous-bois abritent des animaux rares: coq de bruyère, gélinotte, pic mar, lucane cerf-volant, lynx, chauves-souris.

16 mai 2008, 12:00

«Toutes ces espèces constituent l'emblème vivant d'une sylviculture proche de la nature», explique l'ingénieur forestier Pascal Junod, responsable de la Montagne de Boudry. «Dans le canton de Neuchâtel, nous souhaitons que cette biodiversité ne soit pas cantonnée aux réserves naturelles, mais préservée sur toute la surface forestière.»

Précisément, la 22e édition du prix Binding en faveur de la gestion durable de la forêt était en particulier ouverte aux propriétaires «qui favorisent depuis longtemps et avec succès la diversité des espèces et des structures dans leurs forêts». Selon le rapport du collège d'experts mandaté par la fondation Binding, les forêts publiques de la Montagne de Boudry répondent «de manière remarquable» à ces exigences.

Cette diversité est très visible derrière Perreux: quinze essences différentes, de tous âges, dans un cercle de 32 mètres de rayon. «C'est l'image d'une forêt idéale», s'enthousiasme Pascal Junod. Outre son aspect esthétique, un tel mélange d'essences et de grandeurs résiste mieux aux tempêtes, aux variations climatiques, aux insectes ravageurs. Et il ne naît pas par hasard: si les espèces sont naturelles, leur développement est réglé par le soin aux jeunes plants et par le martelage, cet acte qui détermine quels arbres sont destinés à être coupés ou à subsister.

Ainsi, Pascal Junod montre que de petits arbres ont été coupés autour d'un chêne de 90 ans, afin qu'il ait assez de lumière pour croître. Cet arbre ne sera vraisemblablement pas abattu avant l'an 2100. D'ici là, son écorce rugueuse aura servi d'abri à une vaste microfaune et sa valeur marchande aura peut-être triplé.

A côté, le forestier désigne un tilleul et un pin sylvestre. Le mélange de leurs feuilles et aiguilles décomposées donne «un excellent engrais biologique. La diversité favorise la diversité.»

Au milieu de ces beaux fûts trône un vieil arbre mort. Jadis, il aurait été éliminé. Aujourd'hui, en collaboration avec des ornithologues, les forestiers laissent sur pied de tels arbres où les pics trouvent les insectes à grignoter et où ils creusent leur trou. Ces cavités abritent ensuite des chauves-souris et de petits mammifères. «La forêt, conclut Pascal Junod, est un système vivant et complexe.» / AXB

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