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Les ex-cadres d'UBS évitent prison et amende ferme

Le verdict est tombé: les trois ex-cadres d'UBS Neuchâtel soupçonnés d'avoir détourné 5,6 millions de francs n'ont écopé hier ni de prison ni d'amende ferme. Deux d'entre eux, reconnus coupables d'abus de confiance, ont eu droit à du sursis. Le troisième a été acquitté. Pourquoi pas des peines plus lourdes? Explications. Aucun des trois anciens cadres de l'ex-UBS Neuchâtel soupçonné d'avoir détourné 5,6 millions n'est ressorti hier menotté du Tribunal pénal économique neuchâtelois.

20 avr. 2008, 12:00

Au troisième jour de l'un des gros procès financiers du canton, le président du tribunal François Delachaux a rendu son verdict: 18 mois de prison avec sursis, sans amende, mais avec 22 000 francs de frais, pour l'ancien directeur adjoint de la succursale; 300 jours-amende avec sursis et 2200 francs de frais pour le gestionnaire de fortune qui avait reconnu une partie des faits; l'acquittement pur et simple pour le troisième prévenu.

Pourquoi un verdict de prime abord si clément? Notamment parce qu'il est extrêmement difficile de prouver l'existence d'un mécanisme boursier frauduleux. «L'expert n'a pas pu démontrer que le prévenu favorisait certains clients ni qu'il y avait une corrélation entre les gains d'une personne et les pertes d'une autre», a expliqué François Delachaux au sujet du gestionnaire qu'il a acquitté, s'alignant ainsi sur ce qu'avait requis le Ministère public.

Il a par contre reconnu les deux autres coupables d'abus de confiance. «Il existe plusieurs centaines d'ordres de bourse anonymes dans le dossier. Et ce n'est pas par hasard, ni par malchance, que certains clients subissaient systématiquement des pertes, et d'autres des bénéfices. De plus, ces infractions se sont répétées, sur trois ans», a-t-il déclaré au sujet de l'ex-directeur adjoint. «S'agissant de son collègue, il a admis les faits. Ils seront donc retenus tels qu'avoués.»

Mais au total, les montants des délits seraient bien inférieurs aux quelque 5 millions qui figuraient dans l'ordonnance de renvoi. Ils s'élèvent à 1,1 million. «Le montant précis des sommes détournées ne peut pas s'apparenter au total des pertes des clients défavorisés.» Le président a ainsi sous-entendu que l'UBS, plaignante dans l'affaire, avait surestimé ses pertes.

Autres circonstances atténuantes qui ont conduit au sursis: les deux coupables avaient un casier vierge, s'étaient conduits de manière irréprochable depuis les faits et avaient enduré une procédure pénible - «déjà une forme de sanction» - durant les quasi dix ans d'enquête. De plus, l'un d'entre eux a dédommagé l'UBS après son licenciement (nos éditions de mercredi et jeudi).

Les avocats des condamnés recourront toutefois contre ce verdict. Quant au représentant du cadre acquitté, il entend réclamer une indemnité à l'UBS pour le «licenciement abusif» de son client. / VGI

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