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Les employés de Cressier dans l'attente de leurs salaires

Les quelque 260 employés de la raffinerie de Cressier n'ont toujours pas touché leurs salaires de janvier. Ils ne pourront sans doute être payés qu'une fois la demande de sursis concordataire déposée par Petroplus accordée.

27 janv. 2012, 15:42
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Selon la loi fédérale sur l'assurance-chômage, les employés ont droit à une indemnité pour insolvabilité, a indiqué aujourd’hui le responsable de la Caisse cantonale neuchâteloise d'assurance-chômage Pascal Guillet.

La loi prévoit le paiement des arriérés de salaires, mais seulement une fois que le juge a statué sur la demande de sursis concordataire, précise-t-il. La Caisse cantonale neuchâteloise d'assurance-chômage récolte actuellement les renseignements afin d'intervenir le plus rapidement possible une fois la demande accordée.

Les salaires des 218 employés de Petroplus à Zoug n'ont pas non plus été versés. Unia exige que le Credit Suisse Genève libère d'ici la fin du mois les salaires des 478 salariés du groupe en Suisse.

Pression politique

Le syndicat invite le Conseil d'Etat neuchâtelois et le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann à exercer des pressions sur le Credit Suisse pour la libération des salaires, a-t-il indiqué aujourd’hui dans un communiqué.

Petroplus a annoncé mercredi soir avoir déposé sa demande de sursis concordataire en Suisse, suite à l'échec des négociations avec ses créanciers. La manœuvre vise à se protéger des créanciers le temps de trouver des solutions.

Si le juge accorde le sursis concordataire, il faudra ensuite désigner un commissaire au sursis. Ce scénario permettrait d'introduire le temps partiel (RHT) sur le site de Cressier.

L'avenir de la raffinerie neuchâteloise reste très incertain. Les autorités cantonales croient toujours en un possible rachat. Selon elles, cinq à dix repreneurs sont intéressés, mais aucun nom n'a été dévoilé. Les experts jugent improbable une telle issue.

Intérêt pour Petit-Couronne

Un démantèlement du site pourrait coûter selon une fourchette et en fonction de la future affectation du lieu entre 20 et 100 millions de francs, a avancé mardi le conseiller d'Etat neuchâtelois Thierry Grosjean. Un montant à charge de Petroplus sauf si le groupe est mis en faillite.

Le groupe Klesch, spécialisé dans la reprise d'entreprises, a manifesté des signes d'intérêt pour la raffinerie de Petit-Couronne, près de Rouen, ont annoncé aujourd’hui le gouvernement français et l'intersyndicale, réservée face à cette hypothèse.

Selon Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/ CGC, le groupe Klesch, dont le siège est à Zoug, a repris récemment une usine d'aluminum aux Pays-Bas et une raffinerie en Allemagne.

Surcapacité chronique

«Cette société achète des entreprises, en tire ce qu'elle peut, si possible après avoir reçu des aides de l'Etat», a-t-il assuré. L'intersyndicale dit toutefois ne pas rejeter cette hypothèse mais travaille aussi sur d'autres pistes.

Petroplus, premier raffineur indépendant en Europe, est en proie à de graves difficultés financières depuis fin décembre. Outre Cressier et Petit-Couronne, le groupe exploite les raffineries d'Anvers, en Belgique, d'Ingolstadt, en Allemagne, et de Coryton, en Angleterre.

Le secteur du raffinage européen est victime d'une surcapacité chronique qui pousse les exploitants à vendre ou fermer les installations.

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