Le groupe PopVertsSol et l'UDC en ont carrément demandé le rejet, avec charge au Conseil d'Etat de remettre l'ouvrage sur le métier. Pour la popiste Claudine Stähli-Wolf, la création d'une structure autonome représente «une forme de privatisation idéologique» et un «démantèlement» d'un point de vue sanitaire et social. Aux yeux du démocrate du centre Blaise Courvoisier, l'analyse des coûts de cette réforme est «grossière et imprécise». De plus, alors que des économies passent obligatoirement par la fermeture d'un site, le Château est «frileux» et «peu clair» à ce sujet.
Les socialistes, via Odile Duvoisin, sont satisfaits des grandes lignes de ce projet de restructuration psychiatrique. Mais au vu des difficultés constatées dans la mise en place de l'Hôpital neuchâtelois pour les soins physiques, le PS est «très sceptique» sur le fonctionnement et le financement du futur CNP. Il demande le renvoi du dossier à une commission parlementaire.
Côté libéral, Elisabeth Bernoulli a certes émis des doutes sur la possibilité de réaliser 8,5 millions d'économie par le seul développement des soins ambulatoires par rapport au secteur stationnaire. Cependant, malgré les «incertitudes» liées aussi à l'organisation des bâtiments et du personnel, il est «urgent» selon elle d'accepter le projet de CNP, déjà en retard. Accueil encore plus favorable du groupe radical (parti du conseiller d'Etat en charge de la Santé). Damien Cottier a affirmé que cette réforme n'était «pas un démantèlement, mais une modernisation» du système en faveur des patients et de réelles économies de fonctionnement.
Au nom du Conseil d'Etat, Roland Debély a affirmé que le CPN est largement approuvé par les professionnels du terrain. Et ce sera à la nouvelle équipe, conseil d'administration et direction, de déterminer le nombre de lits et de sites à conserver.
Le projet sera soumis au vote ce matin. On peut imaginer que, si l'entrée en matière est acceptée, UDC et PopVertsSol formeront ensuite avec le PS une majorité pour le renvoi en commission. /AXB