Fredy Guye s'est remis à ses claviers. Tout seul, chez lui à Neuchâtel, il a imaginé, et enregistré, cinq nouveaux morceaux instrumentaux. Financé avec l'aide de la Loterie romande, le CD s'intitule «F 8». En toute sobriété. Son auteur-compositeur tente maintenant de le mettre en catalogue sur internet, où il devrait être disponible sous peu.
«Ces Allemands m'ont redonné envie de refaire de la musique, c'est certain», justifie le Neuchâtelois, en faisant allusion au label Thors Hammer et à l'aventure que nous avions relatée l'an dernier dans ces colonnes. Pour rappel: en 2006, le label en question a ressorti, en CD, «Journey into a Dream», un 33 tours enregistré par Fredy Guye en 1974! Et la maison de disque allemande reconduira l'opération cette année ou en 2009 avec «Hope», un vinyle pressé, lui, en 1980, qui sera enrichi pour l'occasion de quelques morceaux récents... «Je fais maintenant partie des «vieilles gloires» de la musique des années 1970-1980, au même titre que Klaus Schulze ou Tangerine Dream», s'amusait alors Fredy Guye, qui se mue en F. G. Experimental Laboratory quand il compose ses partitions planantes.
Aujourd'hui, exit le vieux matériel, c'est avec de nouveaux instruments - «Je les ai reçus en cadeau pour mes 60 ans» - que cet explorateur de sonorités poursuit sa «longue histoire d'amour». Ou qu'il mène son combat, puisque ces synthés très compliqués, il lui faut les «dompter et les apprivoiser, avec doigté, douceur et persuasion»!
Le matériel a fait peau neuve, le style, lui, que d'aucuns ont qualifié de «post-pinkfloydien», d'autres de «semi-symphonique», reste reconnaissable. Casque sur les oreilles, on se laisse embarquer par «F 8», pour un voyage au pays des rêves ou des hallucinations. Comme si on montait à bord d'un vaisseau spatial flottant dans la galaxie, ou d'un sous-marin englouti par les abysses, immensités où nous parviennent les échos éphémères d'une musique d'église...