L'acquittement de l'ancien médecin cantonal de Neuchâtel Daphnée Berner (notre édition du mardi 7 décembre) préoccupe la Conférence des évêques suisses. Sa commission «bioéthique» craint que suite à ce jugement, le «meurtre sur demande» - l'euthanasie - devienne non punissable. Elle l'a dit hier dans un communiqué.
La commission se montre toutefois moins inquiète du jugement que de la tendance populaire de considérer le «meurtre sur demande» au sens d'euthanasie comme un acte légitime. Elle estime que les lois ne sont pas seulement le reflet de l'opinion publique à une époque donnée, mais qu'elles prescrivent également les fondamentaux de la vie en société. «L'interdiction de provoquer la mort d'autrui ou d'en être complice en fait partie et doit rester non négociable», insiste-t-elle.
La commission dit être convaincue qu'il n'existe pas de situations de vie humaine qui seraient indignes d'être vécues. La commission relève que la seule nécessité est celle d'un accompagnement, qui allie compétence et sollicitude, ainsi que cela se pratique dans les soins palliatifs. /djy