Dans un monde où il est impossible d’entrer dans un magasin ou un café sans entendre de la musique, où la circulation est incessante, toutes sortes de sons percutent continuellement nos tympans. À force d’habiter en milieu urbain 24 heures sur 24, nous nous sommes habitués à ce flot continu de bruits.
Simon et Garfunkel me pardonneront – je l’espère – l’emprunt de leur célèbre chanson pour cette humble chronique. La première phrase de leur œuvre est devenue un classique de tout amateur de «mèmes» pour représenter la solitude. Quant au titre «The Sound of Silence», il a pris toute sa mesure ce soir d’octobre.
Je me retrouve à la gare de Môtiers. Ce village de 1000 habitants m’a ramené à un sentiment de tranquillité, une sensation de sérénité. L’obscurité est installée depuis plusieurs heures déjà. Pour patienter en attendant l’arrivée de mon train, je décide de fermer les yeux et d’écouter le silence.
À ma gauche, j’entends une fontaine et son débit timide. Tout le contraire de la rivière sur ma droite qui, certainement gonflée par ces derniers jours pluvieux, s’écoule avec force. Le temps, lui, ne s’arrête pas. C’est ce que me rappellent, derrière moi, les «tacs» de l’horloge de la gare à chaque minute qui passe.
Je distingue au loin, çà et là, les pneus d’une voiture se frottant au bitume encore humide. Les barrières du passage à niveau s’abaissent. Les roues du train grincent au passage d’un aiguillage, tout comme ses freins jusqu’à son arrêt total.
Il est l’heure pour moi de rouvrir les yeux. L’heure pour moi de reprendre la direction de la ville et de ses agitations.