Le rendez-vous manqué de Copenhague

04 déc. 2009, 08:56

Tapis rouge, ballet de berlines, flashes à gogo, directs télévisés, chefs d'Etat en représentation. Copenhague aura sans conteste des allures cannoises ces prochains jours. Oublié le calme des vélos de la capitale danoise, place à l'Urgence planétaire, aux grandes interrogations sur le climat. Pourtant, alors que la conférence des Nations unies n'a pas encore débuté, le rendez-vous danois semble d'ores et déjà manqué.

Le sommet débouchera, sauf accident, sur une promesse générale fixant les grandes lignes d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans la foulée, des discussions seront aussi menées pour établir un calendrier, réfléchir à un mode de financement et à des mesures concrètes. Mais comment ne pas tiquer sur la bulle temporelle qui semble piéger Copenhague à des années-lumière des réalités de la planète? Alors que les scientifiques ne cessent de tirer la sonnette d'alarme, que les catastrophes naturelles se multiplient, que les images d'une terre à l'agonie débordent des écrans TV, comment ne pas s'interroger sur l'apathie des dirigeants? Caciques jouant, au mieux, les ventilateurs médiatiques contre le réchauffement climatique.

Un consensus mondial doit évidemment tenir compte des impératifs économiques et de développement des uns et des autres, mais l'heure tourne. Fin 2009, la planète politique semble découvrir les mises en garde. Pour prendre quelles mesures? Est-il impensable d'aider la Chine et l'Inde à se développer sans répéter nos erreurs? L'heure tourne. Nous ne parlons déjà plus de la planète que nous léguerons à nos enfants. Nous parlons de celle que nous partagerons demain tous ensemble.