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Le Parti socialiste veut gouverner

Il n'y a pas d'alternative à une participation au gouvernement, juge le comité directeur On ne compte plus les fois où les socialistes, minoritaires au Conseil fédéral, se sont interrogés sur la pertinence d'une participation au gouvernement. Le virage à droite dû à l'élection de Christoph Blocher a suscité un débat en 2004, mais le parti avait alors décidé de se donner le temps de la réflexion avant de prendre position.

22 août 2006, 12:00

Cette phase est aujourd'hui terminée. Le sujet est à l'ordre du jour du Congrès des 16 et 17 septembre à Sursee (LU). La position du comité directeur est sans équivoque. Selon lui, le résultat des élections dans les cantons et les villes montre que les électeurs veulent faire entrer les socialistes au gouvernement. «Il appartient au Parti socialiste de cultiver lui-même cette volonté et de l'exprimer», écrit la direction dans les documents transmis aux délégués.

Le soufflé est tombé

Si la question était encore chaudement débattue il y a deux ans sous la pression de l'aile gauche du parti, le soufflé est aujourd'hui retombé. Le PS n'a en effet guère intérêt à scier la branche sur laquelle il est assis, une année avant les élections D'autres points forts sont d'ailleurs au menu du congrès, à savoir le lancement de l'initiative socialiste contre les abus de la concurrence fiscale et la plate-forme électorale 2007. Pour le comité directeur, il ne faut pas moins, mais au contraire davantage de politique socialiste au gouvernement. «Notre but est de devenir le parti le plus fort au Parlement fédéral et de faire sauter la majorité de droite du Conseil fédéral», assène-t-il. Cela suppose l'élection d'une troisième personnalité de gauche - éventuellement écologiste - qui pourrait collaborer avec les deux ministres socialistes et la PDC Doris Leuthard.

La direction du parti estime l'objectif atteignable dans la mesure où le PS est devenu en 2006 le parti le plus représenté dans les parlements et les gouvernements cantonaux. Et de rappeler que ces dernières années, une coalition rose-verte a pris la majorité dans les cantons de Bâle-Ville, Neuchâtel, Genève et Berne, ainsi que dans la plupart des grandes villes. Selon les dirigeants du PS, «les conseillers fédéraux socialistes ont pu poser des jalons au gouvernement pour une Suisse plus ouverte et plus écologique». Cette assertion laisse sur sa faim la Jeunesse socialiste (JS), qui souhaiterait que les ministres socialistes se sentent davantage liés par les décisions du parti.

«Moritz Leuenberger et Micheline Calmy-Rey devraient se démarquer davantage et oser des ruptures de collégialité sans équivoque», déclare le secrétaire central de la JS, Arnaud Thièry. Il admet cependant qu'il serait irresponsable de laisser le champ libre à la droite dure au gouvernement.

Marge d'action étroite

La marge d'action est étroite. Le conseiller national vaudois Roger Nordmann (photo SP) propose une alternative avec l'initiative parlementaire pour l'élection en bloc du Conseil fédéral.

«Dans les institutions actuelles, renoncer unilatéralement à participer au gouvernement aurait probablement pour unique effet de nous marginaliser davantage, affirme-t-il. Par contre, une élection en bloc permettrait de négocier les conditions d'une participation au gouvernement».

Cette proposition vient d'être rejetée par la commission des institutions politiques du National, mais le Vaudois espère encore la mise au point d'un compromis. Il lui reste au préalable à convaincre un PS que la question divise. / CIM

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