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Le miracle de saint Nicolas

08 déc. 2008, 04:15

Samedi, à la basilique Notre-Dame de Neuchâtel, Flores harmonici célébrait la Saint-Nicolas en faisant renaître un opéra médiéval, «Filius Getronis, L'Enfant de Gétron». Alexandre Traube qui coordonne et dirige l'ensemble vocal s'est appuyé sur un manuscrit du 12e siècle de l'abbaye bénédictine de Fleury située à Saint-Benoît-sur-Loire. Une quarantaine d'intervenants a pris part au spectacle - chanteurs, instrumentistes, comédiens ou figurants.

Ce drame liturgique, musical et théâtral a naturellement une portée hautement symbolique. Le récit, au centre de la représentation, implique une dynamique à la faveur de laquelle les acteurs aussi bien que les spectateurs participent à l'action. Saint Nicolas sauve et délivre l'humanité, comme le fit Jésus-Christ dans l'obéissance au Père.

Toutes les composantes du spectacle favorisent le développement de la dramaturgie: texte, narration, chant, musique instrumentale, costumes, éclairages. Anne-Marie Deschamps signe ici une mise en scène très soignée. L'étonnante variété des séquences est très bien mise en relief grâce à l'alternance entre les épisodes chantés, joués et contés. Le spectacle devient dès lors vivant, envoûtant et magique.

L'action, délimitée par deux espaces scéniques, détermine la ligne de partage entre les dimensions païenne et religieuse. Bientôt, au fil du déroulement de cet opéra, le chant spirituel investit progressivement l'ensemble de l'édifice. L'architecture sacrée devient alors l'espace de transformation du Verbe. Dans ce théâtre acoustique s'accomplit le miracle: son éclair dévoile l'amour infini entre Dieu et les hommes.

Plongé dans cette musique étonnamment accessible, le public apprécie la pureté des lignes mélodiques et les polyphonies diaphanes interprétées avec maîtrise par le chœur In illo tempore. Le «Magnificat» qui suit le dénouement final éclate, diffuse à toute l'assemblée joie et liberté.

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