La dernière citée est l'auteure à proprement parler de cette publication aussi élégante qu'originale, publiée en même temps en français et en allemand. Cette jeune biologiste, qui pratique avec un égal bonheur la botanique - elle a cartographié des prairies et des pâturages pendant sept ans - et l'écriture, a réuni ses deux passions dans cette aventure. Pas aussi simple que ne le laisse supposer la présentation claire et aérée des jardins recensés. Et décrits avec force détails pratiques.
Première difficulté: définir un jardin botanique. «Nous avons retenu un certain nombre de critères, dont l'ouverture au public ou l'étiquetage scientifique. Sur cette base, nous avons retenu 26 jardins. Les principaux de Suisse y figurent.» Jardins universitaires, cantonaux ou communaux; alpins ou de plaine; à thème ou polyvalents, tous «gagnent à être connus», insiste François Felber. Parce qu'à l'heure où «les liens entre l'homme et la nature deviennent ténus», ils servent à la fois de cadre à la protection des espèces et à l'éducation à l'environnement.
C'est ce dernier volet qui séduit Soraya El Kadiri-Jan. Dans le Pôle national de recherche «survie des plantes», qui a ses racines à l'Uni de Neuchâtel, elle est responsable du transfert de connaissances et de technologies. «J'ai découvert, en voyant défiler des classes, l'impact très important des jardins botaniques sur l'éducation.» Avec l'association N'terractive, dont elle est l'initiatrice, elle entend bien s'impliquer dans la valorisation de la nature.
Un acte qui prend tout son sens lorsqu'on sait que, «sur 3000 espèces de fougères ou de plantes à fleurs, 700 sont menacées en Suisse». Dixit Sophie Dunant-Martin, représentante du HBH (pour Hortus Botanicus Helveticus), association fédérant les jardins botaniques suisses. Ravie, évidemment, de cet ouvrage, éclos chez un petit éditeur vaudois, Rossolis, à Bussigny. / SDX
«Guide des jardins botaniques de Suisse», éditions Rossolis, disponible dans les librairies ou au kiosque du Jardin botanique de Neuchâtel