Dans cette «jungle», quand on n'a pas de budget, on joue la carte de la débrouille. Aux Cadolles, c'est Pablo Minutella qui fait la donne. «Sans Pablo, qui fait venir ses copains, on ne pourrait pas se payer une équipe en LNA», assure le président Fabrice Veya. «C'est avant tout une histoire d'amitié. L'ancien comité l'avait suivi, on le suit également. La LNA, c'est la vitrine du club, notre image de marque. C'est la cerise sur le gâteau. Notre priorité, ce sont nos membres.» Preuve de bonne foi: le budget LNA (50 000 francs) est entièrement financé par le sponsoring et ne grève en rien les «vrais» comptes du club. «Sinon, cela ne passerait pas auprès des membres.»
Lors d'une réunion des clubs de LNA en marge du tournoi de Gstaad (lire ci-contre), seul le CT Neuchâtel s'est opposé à l'idée d'une nouvelle limitation des joueurs étrangers. Evidemment, avec six «non-Suisses» sur huit dans son contingent... «Il faut faire la différence entre les mercenaires, qui viennent toucher de l'argent et qui repartent, et les joueurs intégrés dans les clubs, qui logent chez des amis et qui participent à la vie associative», coupe Olivier Hochuli, membre du «comité LNA» du club, tout en rappelant qu'il n'y aurait «pas que le CT Neuchâtel» qui serait embêté. «Aux Cadolles, plusieurs joueurs étrangers - comme Sebastian Decoud et Cristian Villagran, qui sont là depuis avril et jusqu'en septembre - ont choisi Neuchâtel comme port d'attache durant leur saison européenne. Ils s'entraînent ici avec Pablo Minutella et rayonnent de tournois en tournois. Ils ont spécialement recentré leur calendrier en Europe avant les interclubs.»
«On a voté contre un tel plafonnement, car on ne connaît pas encore les détails techniques relatifs aux joueurs assimilés», reprend Olivier Hochuli. «Faire jouer plus de Suisses? D'accord. Limiter le nombre d'étrangers? Pourquoi pas. Mais attaquons nous d'abord aux vrais mercenaires.» Et pas aux filles et garçons qui font partie du décor et que l'on croise plus souvent dans les clubs que bon nombre de membres pourtant bien helvétiques...
«On ne voudrait pas d'une équipe de mercenaires», assure Fabrice Veya. «C'est aussi une question d'ambiance.» En interclubs, une bande de copains sera toujours plus redoutable qu'un paquet d'individualités. «Le côté famille est important», conclut le président. «Le jour où il disparaît, où l'on doit rechercher de vrais mercenaires pour composer notre contingent, on laisse tomber la LNA comme une vieille chaussette!»
Et une qui a transpiré, en plus. C'est-à-dire fissa. /PTU