Les castors pourront à nouveau être abattus dans le Seeland bernois si les dommages qu'ils causent sont trop importants. Cette mesure, qui ne s'appliquera qu'en dernier recours, figure dans un plan de gestion. Ce document prévoit que l'homme reconnaisse l'existence du rongeur mais aussi que ses besoins économiques soient pris en compte.
La population de castors n'a cessé de croître depuis leur retour il y a une dizaine d'années dans le canton de Berne. Les bêtes proviennent de lâchers dans les cantons de Vaud et de Neuchâtel. La recolonisation des territoires situés le long des rivières a débuté dans les années 1990. La présence de ce rongeur est devenue depuis deux ans une source de conflits de plus en plus fréquents avec l'homme. On comptait l'année dernière en Suisse quelque 1600 castors contre 350 il y a quinze ans.
Les barrages qu'il construit bouchent les canalisations de drainage et nuisent à la culture des légumes dans le Grand Marais, le jardin potager de la Suisse. Il arrive aussi que le castor endommage les barrages sur les canaux, a expliqué hier le canton de Berne pour expliquer sa nouvelle gestion qui vise à protéger cette espèce en harmonie avec l'homme.
L'autorisation d'éliminer le castor ne sera donnée qu'en dernier recours lorsque toutes les autres mesures préventives destinées à limiter les dommages auront échoué. Cette mesure d'urgence peut être prise en cas de risques d'inondation ou d'encombrement de canaux dans des zones où le castor est jugé indésirable. Plusieurs acteurs sont impliqués pour prendre cette décision. Le groupe «castor», qui comprend des représentants de l'Inspection de la chasse, de Pro Natura et du bureau Protection castor suisse conseille la Direction de l'économie publique. Une demande est ensuite déposée auprès de l'Office fédéral de l'environnement.
Le castor était autrefois très répandu en Suisse. Mais chassé pour sa fourrure, le rongeur a frôlé l'extermination au 19e siècle. Sa sécrétion utilisée pour marquer son territoire était considérée comme la panacée contre à peu près tous les maux. La viande du castor était également appréciée. /ats