Cumulant les taux d'aide sociale et de chômage les plus importants de Suisse, le canton de Neuchâtel a entamé une vaste refonte de sa politique sociale. Le canton a présenté lundi matin les mesures de réduction des prestations d'aide sociale, chiffrées à 4 millions de francs. En parallèle, le canton augmente les subsides pour l'assurance-maladie et les moyens en faveur de la réinsertion professionnelle.
Face à un taux d'aide sociale en constante hausse, le canton veut infléchir la tendance. Une enveloppe de 102,5 millions de francs est dévolue à l'aide sociale dans le budget 2014. Ce qui représente plus du double du montant déboursé il y a dix ans. L'objectif du Conseil d'Etat pour arrêter cette spirale est de dégager de nouveaux moyens dédiés à renforcer l'intégration, des jeunes en particulier, sur le marché du travail.
"L'avenir des jeunes n'est pas à l'aide sociale"
Conséquence directe: le canton va réduire les prestations d'aide matérielle dès le 1er mars. Les principales réductions touchent les jeunes de 18 à 35 ans sans charges de famille, "pour lesquels le canton se montre particulièrement restrictif", indique le conseiller d'Etat Jean-Nat Karakash. En moyenne, le forfait alloué sera réduit d'environ 15% pour ces catégories de personnes.
"L'avenir des jeunes n'est pas à l'aide sociale", a expliqué le ministre socialiste pour justifier la mesure. En clair, le canton entend développer les mesures de réinsertion et de coaching pour permettre aux jeunes de mieux s'orienter vers le marché du travail.
Les baisses de prestations touchent toutes les couches de la population et se situent entre 100 et 200 francs de moins par mois dans la plupart des cas.
Réduction des effets de seuil
Le canton veut aussi réduire les effets de seuil, pour que les personnes qui travaillent ou qui sortent de l'aide sociale voient leur revenu disponible augmenter. L'un des moyens d'y parvenir passe par une amélioration des subsides d'assurance-maladie. L'enveloppe globale budgetée pour 2014 passe à 113 millions de francs et bénéficiera à 42 500 personnes environ. Contre 106,5 millions l'an dernier.
La refonte de la politique sociale cantonale se poursuit. Une large réflexion s'ouvrira au deuxième semestre 2014 pour mettre en place de nouveaux outils et repenser le dispositif d'intégration dans son ensemble.
D'autres projets sont déjà en cours d'examen, notamment l'introduction du salaire minimum et l'harmonisation de la facture sociale entre l'Etat et les communes.