Dans le canton de Neuchâtel, le gestionnaire cantonal des forêts Pierre Alfter est plus mesuré: «Il y a toujours des attaques de bostryches et nous restons attentifs à l’évolution de la situation en ce début d’automne. Pour l’instant, nous n’avons pas été informés de grosses alertes dans les forêts neuchâteloises, si ce n'est quelques situations particulières locales sur le Littoral. Mais il est vrai que l’été a été assez stressant pour les épicéas avec ce manque de précipitations. Pour l’heure, la situation est assez proche de celle que nous avons connue l’an dernier.»
Pierre Alfter ajoute que le bostryche, comme tous les insectes, est très sensible aux variations de températures et que si la période plus fraîche que nous connaissons depuis le début de cette semaine devait se prolonger, la pullulation de ces scolytes (le nom scientifique du bostryche) sera atténuée. «Nous restons donc attentifs aux informations qui nous reviennent du terrain», conclut-il.
Arbres à abattre
Dans son communiqué, l’Office jurassien de l’environnement précise que le bostryche est naturellement présent dans les forêts de la région et qu’il se développe sous l’écorce des arbres affaiblis. Sa propagation peut être freinée par l’abattage des arbres infectés avant de les écorcer ou de les évacuer à distance suffisante de la forêt.
Les autorités cantonales sont bien conscientes que l’arrivée sur le marché de nouveaux volumes de bois atteints va complique son écoulement alors que le marché du bois est actuellement saturé et les perspectives de commercialisation sont mauvaises. L’Office jurassien de l’environnement demande adonc aux propriétaires forestiers de renoncer aux coupes de résineux frais cet hiver tant que les stocks de bois n’auront pas été résorbés dans les scieries et autres usines de transformation.