Le Grand Conseil neuchâtelois s'est montré soudé mardi sur le front de l'enseignement des langues nationales en Suisse. Rejoignant le mouvement des parlements fribourgeois et vaudois, il a adopté à la quasi-unanimité une résolution urgente à ce sujet.
La majorité qualifiée des deux tiers était requise, soit 73 voix sur les 110 députés présents. Le texte élaboré par le groupe libéral-radical en a récolté 108, avec deux abstentions mais sans opposition.
Le texte invite le Conseil fédéral à engager plus de moyens dans la promotion de la compréhension mutuelle entre cultures nationales, et à veiller au bon apprentissage d'une deuxième langue nationale à l'école primaire. Il demande aussi à la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) de veiller à cet enseignement et de combler les lacunes existantes.
Le Conseil d'Etat a soutenu la résolution. Les débats prévus à la CDIP fin octobre promettent d'être nourris entre Romands et Alémaniques, a dit la conseillère d'Etat Monika Maire-Hefti. Toutefois, "nous sommes suffisamment subtils et malins pour ne pas aller à l'affrontement - puisque nous sommes minoritaires - mais pour défendre notre langue" efficacement, a-t-elle commenté.
Les parlements fribourgeois et vaudois ont aussi adopté ce mois-ci des résolutions similaires à celle de Neuchâtel. Ces réactions font suite aux projets de renoncer à l'enseignement du français à l'école primaire dans plusieurs cantons alémaniques.