La solidarité s'étale pourtant sur les affiches électorales…

12 juin 2010, 10:26

Dans la «Complainte de l'heure de pointe», Joe Dassin chantait: «Dans Paris, à vélo, on dépasse les autos.» Trente ans après la mort du crooner, le trafic est toujours frappé du label «merde in France».

Des voyageurs nous ont dit tout le mal qu'ils pensaient du service public français. Alors que le ciel européen était maculé de cendres importées d'Islande, clouant les avions au sol, les fonctionnaires ont débrayé, laissant en rade les usagers des transports aériens. Même les cheminots se sont mis en grève pendant la période où des milliers de personnes faisaient confiance au chemin de fer. Quelle belle leçon de solidarité venant des syndicats!

Mais laissons la parole à ces voyageurs largués avec leurs bagages: «Nous avons dû marcher plus d'une heure en tirant à bout de bras nos trolleys. Les roulettes des valises ont vite crié au secours, maltraitées par le pavé. Mais il fallait encore se méfier des vélos et des motos qui nous frôlaient ou nous raccrochaient sans ménagement.» Dans Paris, on roule sur les trottoirs; à pied dans Paris, on dépasse les taxis!

Les gens bloqués à Roissy s'inquiétaient: «L'avion, il volcan?» Sans contester le droit de grève, on pourrait fustiger ceux qui ont raté une si belle occasion de promouvoir le rail. En laissant d'abord passer le nuage, ils auraient pu ensuite légitimer leurs revendications sans faire une éruption... Autrefois, sur le quai, on entendait: «Laissez des cendres, s'il vous plaît!» Toujours en train de siffler dans les manifs, il doit être cocu le chef de gare...