Le texte muni de 130 signatures sera soumis au Grand Conseil. Le premier signataire est l'ancien conseiller d'Etat radical Thierry Béguin.
Par cette démarche, jugée «inédite et innovatrice», la section neuchâteloise du Nomes désire que le canton joue le rôle de pionnier du rapprochement de la Suisse à l'UE. Elle souhaite que le canton se dote d'une loi marquant clairement cette volonté et propose plusieurs pistes: eurocompatibilité des lois cantonales; établissement d'une antenne cantonale à Bruxelles; soutien au lobbying pro-adhésion à Berne ou encouragement des échanges avec les pays de l'UE dans les domaines culturel et scientifique.
«Tétanisés par le discours europhobe de l'UDC, les partis n'osent plus aborder la question de l'adhésion à l'UE», a déclaré Thierry Béguin, président du Nomes Neuchâtel, lors d'une conférence de presse. Selon lui, la situation actuelle peu favorable à la discussion «n'est pas une raison pour ne rien entreprendre».
Il faut «lancer le débat sur les avantages et les inconvénients d'une adhésion», a-t-il poursuivi. Selon lui, la voie bilatérale arrive à bout de course, alors que les nouveaux Etats-membres de l'UE sont moins disposés à la bienveillance envers la Suisse.
La question de l'intégration européenne refait surface par l'intermédiaire des cantons, a déclaré Michaël Fust, secrétaire général du Nomes dont le siège est à Berne. La motion déposée à Neuchâtel est de même nature que des interventions parlementaires lancées dans les cantons de Vaud, Genève et Berne.
Selon Michaël Fust, les cantons sont toujours plus nombreux - à commencer par celui de Lucerne - à exprimer leur inquiétude sur l'essoufflement de la voie bilatérale. Ils ont décidé du reste de rendre publique début juin leur position en regard de l'intégration européenne, a précisé le secrétaire général du Nomes.
Membre du Nomes, la conseillère nationale neuchâteloise Francine John-Calame (Verts) a souligné le caractère hors parti de la motion. Selon elle, la volonté manifestée dans plusieurs villes et cantons de reprendre le débat européen doit donner de l'élan au Conseil fédéral et le rendre moins frileux sur le thème de l'intégration. /ats-réd