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«La musique passe par les oreilles et finit dans les pieds, c'est génial!»

Huit fois champion du monde de claquettes, et multiple champion suisse, Dorel Surbeck, 22 ans, défend son titre ce week-end à Riesa en Allemagne. Rencontre avec un diablotin aux semelles d'or. Look de breakeur assagi. Sourire de gamin turbulent. Dorel Surbeck n'a rien d'un émule nostalgique de Fred Astaire. Enseignant au studio Resodance Station de Neuchâtel, le petit prince des claquettes jongle avec les musiques d'aujourd'hui, métisse les gestuelles, revisite ragga, hip-hop, techno, rock, jazz... «Avec l'entraînement, la musique passe par les oreilles et finit dans les pieds, c'est génial!» On le croit volontiers.

30 nov. 2007, 12:00

Ses premières leçons, Dorel Surbeck les prend à l'âge de 4 ans. «Passionnée de danse, ma mère ne voulait pas qu'on bouge comme des manches à balai», rigole-t-il entre deux pirouettes ébouriffantes. Son petit frère Costel lui emboîte le pas peu après.

Ainsi, depuis plus de 15 ans, les frangins surdoués - 17 titres mondiaux à leur palmarès - font résonner leurs chaussures sur les scènes des cinq continents. Le rêve américain est à portée de pied pour les deux frères qui partiront tenter leur chance à New York en septembre 2008. Invités dans de nombreux shows, ils ont créé à Lausanne leur compagnie, Jetstep, avec un autre aventurier des claquettes, Fabrice Martin.

Ces trois-là portent leur art bien au-delà de la simple performance physique. Et même si la virtuosité, la rapidité d'exécution restent prépondérantes en compétition, les danseurs-chorégraphes demeurent avant toute chose des conteurs d'histoires. Des histoires décalées, cocasses, truffées de gags, d'acrobaties.

Plus proche du breakdance que du music-hall de Broadway, Dorel Surbeck ne renie pas l'héritage historique, bien au contraire: «Comme le hip-hop, les claquettes étaient à l'origine une danse de rue, nées dans les communautés les plus pauvres de New York au XIXe siècle. Les Noirs se moquaient des gigues irlandaises et vice-versa, ils se lançaient des défis d'un trottoir à l'autre, chacun répondant dans sa rythmique... C'est cet incroyable mélange qui a donné le tap dance.»

Les techniques ont considérablement évolué, les rythmiques aussi. Aujourd'hui, le champ exploratoire est infini. «Voyager dans tous ces univers permet d'avancer, de s'approprier d'autres langages chorégraphiques.»

Avancer, c'est là l'un des maîtres mots du jeune homme qui s'entraîne trois à quatre heures par jour. «Comme dit le dicton, c'est à partir de 60 ans qu'on devient un bon claquettiste!» En attendant, les frères Surbeck et leur team vont tenter de rééditer les exploits des années précédentes aux Mondiaux de Riesa. «Les titres, les médailles, c'est important pour décrocher des engagements à l'étranger», laisse tomber le virtuose. «Mais l'essentiel, c'est l'aventure humaine. Près de 3500 danseurs participent, ils viennent d'Amérique, du Canada, d'Australie, d'Asie, de Russie... et tout ce monde parle le même langage, celui des pieds. C'est une expérience extraordinaire.» /CFA

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