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La mort au bout du couloir

Prévenu d'assassinat ou de meurtre, un Africain sera jugé en février pour avoir poignardé l'amant de sa femme, de laquelle il était séparé. Il comparaissait hier en préliminaire ue s'est-il réellement passé, le 21 mars 2006, aux premières lueurs de l'aube, dans le couloir d'un immeuble chaux-de-fonnier, à la rue de l'Etoile?

21 déc. 2006, 12:00

La Cour d'assises neuchâteloise devra reconstituer, en février prochain, le macabre scénario qui a entraîné la mort d'un Nigérian de 27 ans, poignardé à sept reprises. Son agresseur, un compatriote de 38 ans, comparaissait hier en audience préliminaire. Il est prévenu d'assassinat, subsidiairement de meurtre.

La question sera de savoir si l'auteur des coups de couteau avait prémédité son coup, s'il cherchait bel et bien à tuer, ou si c'est une bagarre entre les deux hommes qui a dégénéré. Une version que devrait soutenir l'accusé: hier, à la lecture de l'arrêt de renvoi, il a contesté tous les points, laissant entendre qu'il avait planifié son acte ou qu'il en attendait une issue fatale.

Un crime préparé ou non?

Le Ministère public soutient cependant, pour justifier la prévention d'assassinat, une «absence particulière de scrupules» et un «but particulièrement odieux». A savoir: le prévenu aurait voulu se débarrasser de l'amant de sa femme, de laquelle il était séparé. Selon l'acte d'accusation, il aurait menacé de mort ce compatriote si celui-ci continuait cette relation amoureuse.

L'accusé conteste. Tout comme il affirme s'être rendu au domicile de son épouse pour avoir une explication avec elle. Et là, après y avoir vu son amant, il serait descendu à la cave non pour remplir une chaussette de cailloux et s'en faire une arme, comme le soutient l'accusation, mais pour y chercher des habits.

C'est finalement dans l'immeuble où vivait la victime que l'agresseur a frappé. Dans le corridor. Sept coups de couteau ont été assénés, et deux ont touché des organes vitaux. Le résultat d'une bagarre? Des coups portés unilatéralement? La cour devra répondre à cette question, sachant que l'arme du crime n'a pas été retrouvée. Elle devra aussi se déterminer sur la qualification: assassinat, meurtre, ou subsidiairement lésions corporelles graves, au vu de la jurisprudence cantonale.

Hier, le prévenu, n'a pas paru regretter beaucoup son geste. Il s'est surtout inquiété de savoir si le fait d'avoir changé d'avocat lui permettrait toujours de bénéficier de l'assistance judiciaire et si le séquestre de son compte bancaire pouvait être levé. «Vous avez causé la mort d'un homme, Monsieur», lui a rappelé le président du tribunal. L'audience de jugement aura lieu le 13 février. / FRK

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